Pas de signes de boycott américain pour les groupes français

Les craintes de boycott vis-à-vis des groupes français étaient exagérées: c'est ce qui ressort des discours tenus ce mercredi par plusieurs groupes à l'occasion de la publication de leurs chiffres d'affaires.Premier à s'exprimer, après l'annonce d'un chiffre d'affaires trimestriel en repli de 6,5% (1,67 milliard d'euros), Accor n'a décelé aucun signe alarmant. "Je ne peux pas dire que nous ayons eu des phénomènes de boycott importants. Il y a bien eu quelques manifestations de mauvaise humeur ça et là mais qui sont plutôt anecdotiques", a déclaré sur l'antenne de BFM Benjamin Cohen, le vice-président du directoire du groupe hôtelier.Sodexho ne s'est pas montré plus soucieux. Le groupe de restauration avait pourtant été chahuté en Bourse fin mars alors que des parlementaires américains réclamaient l'annulation d'un contrat de 881 millions de dollars signé avec le département de la Défense. Mais depuis, le Pentagone a confirmé son contrat avec Sodexho. "Nous avons il y a deux semaines renouvelé en outre notre contrat avec la CIA", a déclaré le directeur général du groupe en Amérique du Nord, Michel Landel, lors d'une conférence de presse ce mercredi. Bref, bien que les tensions diplomatiques demeurent et bien qu'il ait revu à la baisse ses prévisions de résultats (voir ci-contre), Sodexho n'a pas fait part de craintes particulières pour le marché américain. Il a même maintenu ses objectifs d'activité outre-Atlantique, soit une croissance interne de 5% sur l'exercice 2002/2003 (à fin août).Enfin, on pouvait également redouter un boycott des vin et spiritueux de Pernod-Ricard. Mais là encore, le groupe n'a pas eu à déplorer de comportement hostile de la part de sa clientèle. Le chiffre d'affaires des vins et spiritueux (en hausse de 10,6%, à 713 millions d'euros) a même agréablement surpris les analystes. "Il n'y a pas eu d'effet boycott aux Etats-Unis ni un effet pneumonie au premier trimestre", a assuré Patrick Ricard, le PDG, lors de l'assemblée générale des actionnaires. Le groupe se veut de surcroît confiant pour la suite de l'exercice puisqu'il vise toujours une hausse annuelle à deux chiffres de son résultat net (hors exceptionnels et survaleurs).Il serait néanmoins hâtif de considérer que l'activité des groupes français outre-Atlantique ne rencontrera par conséquent aucun obstacle. Car s'il n'y a pas de crainte particulière à nourrir du côté du boycott, les entreprises hexagonales doivent actuellement faire face à un autre facteur défavorable: la dégringolade du dollar. Le recul d'activité d'Accor au premier trimestre est en effet intégralement imputable à des effets de change négatifs (-8,3%). Sodexho a précisé qu'aux taux actuels, l'impact des variations de change serait "de l'ordre de 20 millions d'euros" sur l'exercice. Enfin, Pernod-Ricard a indiqué qu'une variation de l'euro de 0,1 dollar lui ferait perdre 22 millions d'euros.
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