Le PDG de Rhodia de plus en plus menacé

L'assemblée générale de Rhodia prévue le 29 avril promet d'être agitée. Car à cinq jours de la réunion, les rangs des opposants au président Jean-Pierre Tirouflet ne cessent d'enfler. Ainsi, mercredi, deux événements sont intervenus coup sur coup. D'abord Pierre Letzelter, président de Sephora (groupe LVMH, propriétaire de La Tribune) a annoncé son départ du conseil d'administration. Et dans la même journée, Albert Frère, président du Groupe Bruxelles-Lambert (4,9% du capital de Rhodia) est à son tour entré dans l'arène.Interrogé par La Tribune, il a manifesté son souhait de voir à la tête de Rhodia une direction "compétente et crédible". Or, a-t-il ajouté, "le bilan des cinq dernières années ne témoigne à l'évidence pas de la compétence requise et a ruiné la crébililité".Rappelons que la bataille a déjà suscité un projet de résolution de Hugues de Lasteyrie (représentant 2,5% du capital) visant à mettre fin aux fonctions du président actuel ainsi que des remarques hostiles de la part du cabinet américain ISS (voir ci-contre) et de la présidente de l'Adam (Association des actionnaires minoritaires) Colette Neuville. Une contestation d'autant plus mal venue pour Jean-Pierre Tirouflet que son principal soutien, Aventis (25,2% du capital), a débuté son désengagement en annonçant récemment la vente au Crédit Lyonnais de 9,9% du capital de Rhodia.Et ce n'est pas tout. Car, dorénavant, des éléments extérieurs pourraient même intervenir dans le dossier. C'est en tout cas ce que croit savoir Les Echos, qui affirme dans son édition de jeudi que Claude Bébéar, fondateur d'Axa, a été contacté par des minoritaires afin d'obtenir le départ de Jean-Pierre Tirouflet. Et si le quotidien indique que Claude Bébéar a démenti agir, il ne se prive toutefois pas de rappeler le rôle qu'a joué l'ex-patron d'Axa dans la chute de Jean-Marie Messier l'année dernière. Jean-Pierre Tirouflet subira-t-il alors le même sort que l'ancien patron de Vivendi Universal? Bien qu'il ait encore des soutiens (comme les actionnaires salariés et retraités du groupe) et qu'il ait réagi au travers d'une lettre aux actionnaires, certains observateurs paraissent en tout cas le croire. "Il semble que les jours de M. Tirouflet à la tête de Rhodia sont de plus en plus comptés", remarque un analyste parisien cité par l'AFP, pour qui la poussée de presque 5% enregistrée ce jeudi par le titre "montre qu'il n'a plus aucune crédibilité, et que les actionnaires de Rhodia verraient d'un bon oeil son départ".
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