Accueil favorable pour l'appel au marché de France Télécom

"La situation financière est en voie de normalisation": ce commentaire d'Aurel-Leven, au lendemain de l'officialisation de l'augmentation de capital massive de France Télécom, résume bien l'opinion de la communauté financière.Les 15 milliards récoltés et destinés au désendettement du groupe vont dans un premier temps réduire les charges financières. France Télécom a évoqué hier des économies de 500 millions d'euros pour 2003. De quoi, espère Aurel-Leven, les voir tomber à 3,55 milliards.Par ailleurs, ces fonds auront une influence sur la structure financière grâce à un double effet: le relèvement des fonds propres et la réduction de la dette, qui atteignait 68 milliards l'an passé. France Télécom anticipe un ratio dette nette sur Ebitda inférieur à 3 à la fin de l'année. Une bonne nouvelle en provenance des agences de notation n'est par conséquent pas à exclure. D'ailleurs, si Fitch et Moody's ont opté pour le statu quo, Standard & Poor's a quant à lui décidé lundi de placer sous surveillance positive les notes à long terme (BBB-) et à court terme (A-3) de l'opérateur.De nombreux professionnels affichent donc leur optimisme et n'hésitent pas à prendre une position franche en faveur de l'opération, à l'image d'Aurel-Leven qui recommande de "souscrire à l'augmentation de capital".Même du côté des petits actionnaires, où l'on est souvent hostile à ce type d'opération dilutive, on se montre relativement soulagé. Interrogé par le Parisien, Fabrice Remon, président de Deminor, juge le prix "raisonnable" et considère que les bons de souscription (BSA) constituent "un petit lot de consolation".Pourtant le comportement de l'action pourrait laisser croire le contraire, avec un cours de clôture de 17,30 euros, contre 20 euros la veille.Cela tient principalement à un facteur technique d'alignement. Au prix de clôture avant l'offre (de 20,20 euros), la capitalisation était de 24,04 milliards d'euros pour 1,19 milliard de titres. Si l'on considère maintenant que l'augmentation de capital va amener 15,08 milliards de capitalisation pour 1,04 milliard de titres en plus*, le groupe va capitaliser à l'issue de l'opération un peu plus de 39 milliards d'euros pour 2,23 milliards d'action. D'où une valeur théorique de 17,52 euros par action de l'opérateur vendredi soir et de 2,68 euros par BSA (une action avant l'offre valant son prix à l'issue de l'opération auquel s'ajoute la valeur du bon). Il est donc nécessaire dans ce cas de procéder à un ajustement, qui donne comme cours de clôture de lundi 17,32 euros (ancien prix de l'action duquel est retranché le BSA).Une fois ce retraitement effectué, le recul n'est donc plus que de 0,12%, dans un marché qui toutefois a gagné 2,5%. Une baisse que l'on peut attribuer au fait que la résistance du titre lundi a été quelque peu "fictive", certains actionnaires ayant pu être tentés de conserver leurs actions pour obtenir des BSA. Cette baisse est également à l'origine du repli de 1,49%, à 2,64 euros, que subit le BSA ce mardi. L'écart entre le prix de l'augmentation de capital et le cours actuel de l'action se réduisant, le BSA perd de la valeur.latribune.fr* Normalement chaque action donne droit à un BSA. Il devrait donc y avoir 1,19 milliard de BSA créés. Mais ceux qui sont attachés aux actions en autocontrôle (8%) ne seront pas exercés. D'où la création de 1,095 milliard de BSA. 20 d'entre eux étant nécessaires pour obtenir 19 actions nouvelles, ce sont 1,04 milliard d'actions qui seront émises, à un prix de 14,50 euros.
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