Accord à l'arraché pour la reprise de Ruhrgas par E.ON

C'est le coup d'envoi de la création du numéro un mondial de l'énergie qui a été donné aujourd'hui avec l'accord amiable passé par le groupe allemand E.ON avec les différentes sociétés qui s'opposaient au rachat par celui-ci du groupe gazier Ruhrgas. Conclu in extremis au terme d'interminables péripéties juridiques, cet accord est intervenu juste avant qu'un tribunal ne prononce vraisemblablement l'interdiction de l'opération...C'est en effet aujourd'hui que la Cour d'appel de Düsseldorf devait statuer sur les plaintes déposées par différentes groupes opposés au rachat de Ruhrgas par E.ON. Et tous les observateurs s'attendaient à un rejet pur et simple de l'opération par le tribunal. Mais coup de théâtre en fin de matinée: E.ON a annoncé la conclusion d'accords à l'amiable avec les différents plaignants qui, dans la foulée, ont tous retiré leurs plaintes. La décision de la Cour est donc devenue sans objet, et le tribunal a annoncé la clôture du dossier.Il y a de longs mois que E.ON cherchait à boucler le rachat du groupe gazier Ruhrgas, une opération de plus de 10 milliards d'euros qui doit lui permettre de devenir le premier groupe mondial dans le secteur de l'énergie. Mais cette opération s'est heurtée à de nombreuses oppositions et à des procédures judiciaires en tous sens: veto des autorités de la concurrence, autorisation exceptionelle donnée à E.ON par le ministère allemand de l'Economie de passer outre à ce veto, blocage de l'opération par la justice en première instance, etc...Pour sortir de cet imbroglio et éviter un blocage définitif de la part de justice, E.ON a préféré traiter avec chacun de ses opposants, avec qui il a conclu des accords complexes et coûteux. E.ON a ainsi accepté de procéder à des échanges de participations avec le groupe allemand EnBW et le Finlandais Fortum. Avec ce dernier, les actifs échangés ont une valeur de 800 millions d'euros. E.ON prendra également une participation dans un troisième plaignant, Concord Power. Le groupe allemand a proposé par ailleurs à six autres plaignants de leur octroyer des conditions privilégiées de livraison de gaz et d'électricité, de procéder à des cessions d'actifs et de participations, ainsi qu'à des versements en liquide. "L'accord avec ces plaignants représente une charge financière globale de quelque 90 millions d'euros", a précisé E.ON. Sans attendre, E.ON a annoncé qu'il procéderait dès vendredi après-midi à un échange d'actifs avec le groupe minier allemand RAG impliquant le chimiste de spécialités Degussa. Ce projet de transaction devait en effet devenir caduc le soir même, à minuit. "E.ON va reprendre dès aujourd'hui les parts dans Ruhrgas de RAG. Dans le même temps, l'offre d'achat de RAG aux actionnaires de Degussa (qui aurait été annulée à minuit faute d'accord) devient effective", a précisé E.ON. La sortie de cet imbroglio satisfait en tout cas les investisseurs. En fin d'après-midi, l'action E.ON progresse de 3,46%, à 41,85 euros, sur le marché allemand.
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