La spéculation fait flamber l'action Alstom

Pour une envolée, c'est une belle envolée. L'action Alstom gagne 22,57% lundi en fin d'après-midi, à 2,77 euros. Une progression spectaculaire en soi, mais qui l'est encore beaucoup plus ajoutée à celle de vendredi dernier: 24,18%. Outre ces presque 50% gagnés en deux séances, l'action Alstom cumule les performances. Depuis les 1,57 euro touchés le 24 avril, elle a ainsi progressé de plus de 76%...Bien sûr, s'agissant d'Alstom, toute performance doit être relativisée. Tombée quasiment à l'état de "penny stock", l'action ne vaut plus grand chose. Au point qu'après une remontée aussi impressionnante, elle perd encore plus de 40% depuis le début de l'année...La hausse de ces deux derniers jours, qui s'accompagne de volumes conséquents, s'effectue sans raison clairement identifiable. Les opérateurs mentionnent bien sûr différents éléments, dont des rumeurs insistantes sur la signature prochaine d'un très gros contrat au Royaume-Uni, portant sur la rénovation des moteurs des trains britanniques.Les marchés spéculent également sur l'état d'avancement des cessions programmées par le groupe. La semaine dernière, les opérateurs avaient salué la vente à Siemens des activités de turbines industrielles, pour 1,1 milliard d'euros. Un prix qui avait été considéré comme très convenable. Et aujourd'hui, c'est la perspective d'une cession du "gros morceau" mis en vente par Alstom, à savoir sa division Transmission et distribution, qui agite les esprits.Après avoir donné l'impression qu'ils considéraient le groupe industriel comme étant à la dérive, les marchés semblent donc aujourd'hui jouer un relatif succès de la restructuration engagée par le nouveau PDG, Patrick Kron.Celui-ci, qui lutte contre un endettement de 5 milliards d'euros, entend vendre pour 3 milliards d'euros d'activités d'ici 2005 et réaliser 500 millions d'euros d'économies par an d'ici deux ans. Il prévoit également de procéder à une augmentation de capital de 600 millions d'euros (voir notre dossier ci-contre).Alstom, qui devrait annoncer mercredi une perte annuelle record de 1,3 à 1,4 milliard d'euros pour son exercice s'achevant fin mars 2003, n'est pas pour autant tiré d'affaires. Empilant les plans de restructuration les uns sur les autres, il a encore annoncé voici une dizaine de jours un projet de 3.000 suppressions d'emplois dans son secteur "power turbo-systèmes". Tout en précisant qu'il ne s'agissait là que de la "première" des mesures sociales envisagées.Dans ces conditions, l'avenir du groupe demeure bien incertain. L'enthousiasme manifesté depuis quelques jours par les marchés ne reflète finalement sans doute qu'un raisonnement tout simple: aux prix auxquels elle était tombée, l'action Alstom ne pouvait constituer qu'une bonne affaire...
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