La perte de Scor dépasse les 400 millions d'euros prévus

Le PDG de Scor, Denis Kessler, avait prévu en novembre une perte annuelle de 400 millions d'euros. Il n'avait pas vu assez large. C'est finalement un déficit de 455 millions d'euros (contre -278 millions en 2001) que vient d'annoncer le réassureur au titre de l'année 2002.Il faut dire, à la décharge du groupe, qu'un nouvel élément est intervenu dans l'intervalle. "Le groupe Scor a signé le 28 mars 2003 une lettre d'intention qui porte sur la cession de Commercial Risk Partners (CRP)", une filiale bermudienne, précise le communiqué. Dès lors, il a été nécessaire d'en assainir la structure financière. Ce qui s'est traduit pour la maison-mère par une dépréciation intégrale du goodwill pour un montant de 18 millions d'euros et un reprovisionnement de 51 millions d'euros "préalable à sa cession".Si l'on exclut cette opération de dernière minute, les chiffres du groupe sont plus conformes à ses attentes, voire meilleurs. Hors CRP, le bénéfice du quatrième trimestre a été positif de 39 millions d'euros, permettant au groupe de ramener la perte de 425 millions sur neuf mois à 386 millions d'euros sur l'année.Pour le reste, la tendance est conforme à ce qu'avait souligné le groupe en novembre. "Il a fallu procéder à des reprovisionnements importants sur exercices antérieurs, pour tenir compte de l'évolution de la sinistralité. Le groupe a subi les conséquences de la forte baisse des marchés boursiers", rappelle aujourd'hui Denis Kessler. Pour preuve, les provisions techniques (destinées à couvrir les engagements) sont restées à leur niveau élevé de 2001 (10,4 milliards d'euros) et, sur les marchés d'actions, Scor a enregistré pour 250 millions d'euros de moins-values, qui ont largement englouti le bénéfice retiré de la vente de titres Coface en juin.Les résultats font tout de même ressortir quelques points positifs. D'une part, l'activité a dans son ensemble progressé de 2,6%, à 5,02 milliards d'euros: un phénomène surtout sensible en assurance dommages (+7%) et en grands risques d'entreprises (+56%). En outre, le réassureur a amélioré ses ratios combinés (rapport entre le coût des sinistres et les primes). De 123,85%, il y a un an, celui du groupe a été ramené à 118,3%. Comme pour les entrées de primes, les améliorations sont surtout sensibles en dommages et en grands risques d'entreprises.Pour l'avenir, Denis Kessler compte poursuivre les efforts engagés avec le plan "Back on Track". "Scor devrait être en mesure de bénéficier en 2003 à la fois de l'amélioration en cours du marché de la réassurance et du résultat des actions de redressement déjà menées", précise-t-il en ajoutant que son groupe pourra s'appuyer sur son recentrage vers les activités les plus rentables, l'adoption d'un plan de souscription rigoureux et bien entendu la recapitalisation menée en décembre, qui lui a permis de lever un peu plus de 380 millions d'euros.En Bourse, après avoir démarré dans le rouge, l'action s'est reprise et gagne 0,57% (3,55 euros) en fin de séance.
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