Ericsson allège de nouveau ses effectifs

Désormais persuadés que le marché ne repartira pas de sitôt, du moins pour Ericsson, les investisseurs ont décidé de récompenser les efforts de réductions des coûts. Dans un énième plan de restructuration, l'équipementier télécoms suédois a annoncé aujourd'hui de nouvelles mesures drastiques d'ajustement de la taille de l'entreprise à une demande en berne. Ericsson s'apprête à supprimer 7.000 emplois (11,4% des effectifs) en sus des réductions d'effectifs déjà programmées, afin de ne conserver que 47.000 employés en 2004, contre 61.000 aujourd'hui et 85.000 au début de l'année 2002.Cette mesure, qui pèsera 11 milliards de couronnes dans les comptes, réduira les dépenses opérationnelles de 5 milliards de couronnes. Elle devrait permettre au groupe de tenir son objectif de rentabilité prévu pour cette année, un pronostic qui exclut toutefois les charges dues aux plans de restructuration. Ces nouvelles ont suffi à satisfaire des investisseurs habitués à voir l'activité du groupe reculer et qui ont fait une croix définitive sur une reprise ou au moins sur une stabilisation du marché à court terme. En fin de journée, à la Bourse de Stockolm, le titre bondissait de 16,94%, à 7,25 couronnes suédoises. En tout cas, l'annonce aura eu le mérite de reléguer au second plan des résultats trimestriels assez contrastés. Car, avec un résultat net de -4,312 milliards de couronnes suédoises (-471 millions d'euros), Ericsson a affiché sa huitième perte trimestrielle d'affilée. Un déficit qui a été multiplié par 1,5 en un an. Avant impôts et hors exceptionnels, la perte a en revanche été réduite, de 5,4 à 3,5 milliards de couronnes. Mais ce chiffre reste tout de même supérieur aux prévisions du marché, qui n'attendait pas plus de 3,3 milliards de perte.Il faut dire que la demande continue de chuter sensiblement. "L'environnement macro-économique est devenu plus incertain avec une faible demande à court terme", a admis l'équipementier de télécommunications lors de l'annonce de ses résultats trimestriels. Le chiffre d'affaires s'est inscrit en baisse de 30% à 25,9 milliards de couronnes, tandis que le carnet de commandes a diminué de 35% sur la même période à 27,1 milliards, un chiffre légèrement supérieur aux estimations des analystes interrogés par Reuters (26,5 milliards). En particulier, l'équipement pour réseaux fixes continue de souffrir avec une baisse trimestrielle des ventes de 42% à 1,9 milliard, tandis que les produits pour réseaux mobiles ont reculé de 31% à 17,6 milliards. Sur l'exercice en cours, Ericsson attend d'ailleurs une baisse de son chiffre d'affaires total supérieure à 10% contre une baisse d'au maximum 10% pronostiquée jusque là. Une nouvelle estimation qui n'a pas étonné les analystes, dans la mesure où elle se rapproche de celle de Nokia qui attend une régression de 15% des ventes dans les réseaux télécoms en 2003. Face à une conjoncture morose, les analystes préfèrent s'attarder sur l'amélioration des ratios financiers de l'entreprise, concernant en particulier le cash-flow ou encore la marge brute. Cette dernière est passée de 31,7 à 34,1% en un an. Malgré l'atonie attendue du marché, le groupe semble aux yeux des professionnels avoir montré sa capacité de réaction. "Il n'y a pas eu de mauvaise surprise", conclut Thomas Langer, analyste chez West LB Panmure cité par Reuters.
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