Le risque de faillite s'éloigne pour American Airlines

Pour éviter la faillite, les salariés d'American Airlines acceptent de se serrer la ceinture. Cette nuit, la direction et les trois principaux syndicats de la compagnie aérienne ont conclu des accords comprenant d'importantes concessions salariales. Ces compromis, s'ils sont ratifiés, portent sur un montant total de 1,8 milliard de dollars, précise la direction d'American Airlines. Faute d'obtenir ces concessions salariales, American Airlines (AA) aurait sans douté été contrainte de se placer dès cette semaine sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. Ces accords sur les réductions de salaires s'inscrivent dans le cadre d'un plan global de réduction des coûts totalisant quelque 4 milliards de dollars par an.La première compagnie aérienne américaine - comme l'ensemble du secteur - est effectivement très secouée par les conséquences sur le transport aérien du conflit avec l'Irak (lire ci-contre). Selon l'agence de notation Fitch, les seules pertes dues à la guerre atteindront pour American "entre 130 et 150 millions de dollars pour le mois d'avril". Or la santé financière d'American Airlines est fragile : l'an dernier, la compagnie a accusé une perte de 3,5 milliards de dollars, après un déficit de 1,8 milliard en 2001. American Airlines souffre d'une part de la baisse du trafic observée depuis le 11 septembre 2001 mais aussi de la concurrence des "low cost" aux Etats-Unis. Dans ce contexte sa structure de coûts n'était plus supportable. Selon les analystes, les coûts d'exploitation d'American Airlines sont les plus élevés du secteur après United Airlines et et US Airways, deux compagnies qui ont dû se placer sous la protection du chapitre 11 l'an dernier. US Airways vient d'ailleurs d'annoncer qu'elle était sortie de la protection de la loi sur les faillites, tout en indiquant tabler sur une perte en 2003.Le trafic des compagnies aériennes européennes en chute libre. La première semaine de guerre contre l'Irak s'est traduite pour les compagnies aériennes européennes par une baisse de 12,3% de leur trafic. Selon les chiffres fournis par l'Association européenne des compagnies aériennes (AEA), les reculs les plus importants ont été enregistrés sur les vols vers le Moyen-Orient (-42,2%). Les liaisons intra-européennes ont baissé de 14,6%, les vols vers l'Asie de 12,4% et le trafic transatlantique de 10,2%. Pour répondre à ces difficultés, les compagnies ont réduit leurs capacités et certaines, comme Finnair, ont annoncé des suppressions de postes.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.