Hier, lors de l'annonce d'une révision drastique de ses prévisions de bénéfice, le groupe Bombardier laissait entendre qu'il réfléchissait à des mesures destinées à redresser la barre. Le temps de la réflexion n'a pas été long. Dès aujourd'hui, le groupe canadien annonce qu'il va supprimer 3.000 emplois dans les 12 mois qui viennent. C'est la division aéronautique du groupe, qui représente 40% du chiffre d'affaires de Bombardier, qui fera les frais de ces compressions de personnel. Cette division a vu son chiffre d'affaires reculer de 7,6% au troisième trimestre (période août-octobre 2002) et le carnet de commandes se dégarnit. Au 31 octobre dernier, il était inférieur de plus de 14% à celui affiché un an plus tôt. La dégradation est particulièrement sensible sur le segment des avions d'affaires alors que les avions régionaux résistent mieux.Les sites concernés par les réductions d'effectifs annoncées aujourd'hui sont situés à Montréal, Toronto et Belfast. En septembre dernier, Bombardier avait déjà annoncé 2.000 suppressions de postes dans cette division aéronautique qui compte aujourd'hui environ 30.000 salariés.Dans son communiqué, la direction de Bombardier explique qu'"étant donné la conjoncture difficile du marché, il nous incombe de prendre des mesures radicales afin d'améliorer continuellement notre avantage concurrentiel et d'adapter notre cadence de production à la demande du marché". Le secteur aéronautique mondial traverse des turbulences importantes depuis deux ans et les attentats de septembre 2001 n'ont fait qu'aggraver une situation déjà difficile.Marasme dans l'aéronautique, ralentissement dans le transport ferroviaire: les perspectives de Bombardier ne sont guère réjouissantes. Et hier, la direction a informé les marchés que les résultats de son exercice 2002-2003 (clos le 31 janvier dernier) seront très largement inférieurs aux prévisions antérieures. Au lieu d'un bénéfice par action attendu à 0,81 dollar canadien, le troisième constructeur mondial d'avions civils ne pourra afficher qu'un bénéfice compris entre 0,40 et 0,45 dollar canadien.En Bourse, les réductions d'effectifs annoncées par Bombardier ne permettent pas à l'action de se redresser. Bien au contraire puisqu'après après avoir perdu 8,5% hier, le titre chute une nouvelle fois aujourd'hui de 8,57% à 3,84 dollars canadiens.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:31

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