La guerre en Irak contraint Swiss à repousser ses objectifs de rentabilité

Née sur les décombres de Swissair, la compagnie aérienne Swiss présentait aujourd'hui ses premiers résultats annuels. L'entreprise achève cet exercice 2002 sur une perte nette de 980 millions de francs suisses, soit 678 millions d'euros. Au moment du lancement de la compagnie, ses dirigeants avaient indiqué que leur objectif était de voir les comptes revenir à l'équilibre en 2003. Mais ce pari ne pourra être tenu, précise aujourd'hui la direction du groupe dans un communiqué. La morosité de la conjoncture internationale et le conflit en Irak affectent durement le transport aérien, et particulièrement les compagnies les plus fragiles. Dans ces conditions, le directeur financier de Swiss a admis que les prévisions des analystes selon lesquelles l'entreprise pourrait afficher une perte cette année comprise entre 205 et 410 millions d'euros étaient "réalistes". Une chose est déjà certaine: les comptes du premier trimestre seront dans le rouge, a avertit le directeur général de Swiss, André Dosé. Pour tenter de limiter les dégâts, Swiss taille dans ses coûts. D'une part, la compagnie va "cesser immédiatement tout nouvel investissement" et, d'autre part, Swiss va réduire les commandes passées en renégociant les contrats. C'est ainsi que la compagnie va rééchelonner la livraison de 5 Airbus A340. Parallèlement, la compagnie n'a plus que 30 avions Embraer en commande, au lieu de 60, et elle a réduit à 20, au lieu de 100, le nombre de ses options. En outre, la livraison de nouveaux appareils a été repoussée d'un an. L'ensemble de ces mesures devrait lui permettre notamment de réduire ses investissements de 678 millions d'euros.Depuis le début de son activité, Swiss n'a cessé de de réduire sa flotte. Pour les dirigeants, le constat est simple: les Suisses voyagent moins car ils craignent de perdre leur emploi. Ces dernières semaines, les annonces de plans sociaux se multiplient en Suisse et tous les secteurs sont touchés: le transport aérien avec Swiss qui supprime 700 emplois mais aussi le secteur bancaire (Credit Suisse Group), la chimie avec Clariant, la construction avec Holcim ou les télécoms avec Orange.
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