Suez cède Nalco et va se désengager de la communication

Le profil du nouveau Suez se dessine à grande vitesse. A l'occasion de la présentation des résultats semestriels du groupe de services aux collectivités, la direction a multiplié les annonces. D'une part elle a confirmé les informations parues dans la presse relatives à la cession de sa filiale américaine de traitement des eaux, Ondeo Nalco (lire ci-contre). Réalisée auprès d'un consortium composé de Blackstone Group, Apollo Management et Goldman Sachs Partners, cette transaction valorise Nalco à 4,350 milliards de dollars et permet de réduire la dette nette de Suez d'environ 3,4 milliard d'euros, souligne un communiqué du groupe.A la suite de cette opération, Suez atteint donc avec un an d'avance l'un des objectifs qu'il s'était fixés en début d'année, à savoir la réduction d'un tiers de son endettement, qui s'élevait à plus de 26 milliards d'euros à la fin 2002. Suez précise en effet que depuis le mois de février, "l'ensemble des cessions déjà réalisées aura contribué pour 10 milliards d'euros" à son désendettement. Outre la vente de Nalco, Suez a cédé ses participations dans l'espagnol Cespa, vendu 75% de Northumbrian Water et s'est délesté de participations non stratégiques dans le capital de Total, Axa, Vinci, SES et Fortis. Après la finalisation des transactions Nalco et Cespa, la dette nette de Suez sera ramenée à 16,5 milliards d'euros. Même s'il a atteint son objectif de désendettement, Suez va poursuivre le ménage engagé dans ses différents métiers. Le secteur de la communication est désormais dans l'oeil du cyclone. Suez annonce en effet son intention "de céder l'ensemble de ses actifs du secteur communication, ceci au rythme qu'il aura choisi". Suez détient notamment 38,1% de M6 et contrôle Noos, le premier opérateur de réseaux câblés en France. Gérard Mestrallet, PDG du groupe, estime que la stratégie du nouveau Suez est "axée sur l'énergie et l'environnement, à partir d'un socle européen et de positions fortes dans certaines régions sélectionnées du reste du monde (Amérique du Nord, Brésil, Chine...)". Après l'opération Nalco, la répartition géographique du chiffre d'affaires de Suez ressort ainsi: 80% en Europe, 10% en Amérique du Nord et 10% dans le reste du monde. Par métiers, 67% sont dans l'énergie et 31% dans l'environnement. Les 2% restants sont appelés à être cédés.La définition d'un nouveau périmètre pour Suez, les économies de coûts engagées et la réduction de la dette à marche forcée se sont bien évidemment traduites dans les résultats semestriels du groupe. L'entreprise affiche une perte nette de 1,642 milliard d'euros contre un bénéfice net de 164 millions d'euros lors de la même période de 2002. Hors exceptionnels, le résultat d'exploitation se monte à 3,286 milliards d'euros, en baisse de 13,9% par rapport à l'an dernier. La perte nette est essentiellement due aux moins-values liées aux cessions réalisées dans le cadre du plan d'action et à la décision de céder les participations du secteur communication. En effet, Suez indique que le coût des mesures "Optimax" (plan de réduction de coûts) identifiées à ce jour a eu un impact négatif de 76 millions d'euros au premier semestre, la cession de titres non consolidés (Axa, Total, Fortis, Vinci) a généré une moins-value nette de 95 millions d'euros et la cession de 75% Northumbrian Water s'est traduite par une charge exceptionnelle à hauteur de 360 millions d'euros. Par ailleurs, la vente de Nalco conduit Suez à enregistrer une charge exceptionnelle de 700millions d'euros. Enfin, la décision de Suez de céder à terme ses actifs dans la communication le conduit à procéder à leur ajustement comptable à la valeur de marché et à enregistrer une dépréciation de 700 millions d'euros (essentiellement sur Noos). Dans le même temps, le groupe souligne que la plus-value latente recelée sur la participation détenue dans M6 est de 800 millions d'euros. Le groupe précise que la cession de Coditel-Codenet (actifs belges dans le câble) est d'ores et déjà bien engagée et devrait aboutir avant la fin de l'année.A la Bourse de Paris, à la clôture, le titre Suez avance de 1,04% à 15,56 euros. Celui de M6 gagne 3,13% à 26,66 euros.
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