Feu vert de Bruxelles au sauvetage d'Alstom

La tension retombe, au moins temporairement, pour les 118.000 salariés d'Alstom à travers le monde. La Commission européenne vient en effet officiellement de donner son aval au nouveau plan de sauvetage d'Alstom. Selon les propos mêmes de Mario Monti, commissaire européen à la concurrence, ce dispositif "satisfait aux conditions" posées par Bruxelles. Rappelons que la semaine dernière, la Commission européenne avait lancé un ultimatum au gouvernement français, lui intimant l'ordre de revoir sa copie sur les mesures prises en faveur d'Alstom. L'exécutif européen, refusant toute aide à caractère irréversible, s'était en particulier opposé à l'entrée de l'Etat français dans l'actionnariat d'Alstom à la faveur d'une augmentation de capital.Le nouveau plan de sauvetage permet donc de satisfaire cette exigence. Ce dispositif, assez complexe (lire ci-contre), fait intervenir l'Etat et 32 banques créancières pour un montant total de 3,2 milliards d'euros. La participation de l'Etat est de 800 millions se décomposant comme suit:- 300 millions d'euros souscrits en titres subordonnés à durée déterminée remboursables en actions (TSDDRA) sur 20 ans. La conversion en capital demeure dépendante de l'aval définitif de Bruxelles, au terme de l'examen approfondi du plan de sauvetage par la Commission européenne;- 300 millions d'euros souscrits en titres subordonnés à durée déterminée (TSDD) à cinq ans;- 200 millions d'euros souscrits en TSDD à 15 ans.Les banques créancières d'Alstom sont également mises à contribution. Au total, les 32 banques concernées devraient participer à hauteur de 2,4 milliards d'euros au sauvetage via une augmentation de capital de 300 millions d'euros, une souscription d'obligations remboursables en actions portant sur 900 millions d'euros et un prêt de 1,2 milliard d'euros.Pour Mario Monti, avec ce dispositif, "la France a renoncé à devenir actionnaire en faveur d'autres mesures qui ne seront pas susceptibles de constituer des fonds propres". "Dans l'immédiat, l'Etat apportera donc de la liquidité sous forme de dette mais pas sous forme de fonds propres", a expliqué M. Monti. Si elle met un terme aux tensions entre Bruxelles et Paris, l'élaboration de ce plan de sauvetage ne signifie pas la fin des ennuis pour Alstom et ses salariés. En contrepartie des aides qui lui sont accordées par ce dispositif d'urgence, le groupe, très endetté (5 milliards d'euros), devra sans doute consentir à une restructuration modifiant très nettement son périmètre. Alstom a déjà cédé certaines de ses divisions, comme les turbines industrielles à gaz de petite et moyenne puissance pour un montant total de 1,1 milliard d'euros à Siemens. Le groupe est également en train de finaliser la vente à Areva de son activité Transmission et Distribution (TD).Le groupe, qui a déjà annoncé un plan portant sur 5.000 suppressions d'emplois en Europe avant l'été, pourrait dans ces conditions être amené à corser l'addition. C'est en tout cas la crainte exprimée par de nombreux syndicats. Les inquiétudes portent notamment sur l'avenir d'Alstom marine, la division constructions navales du groupe.
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