Pechiney juge insuffisant le prix proposé par Alcan

Par latribune.fr  |   |  437  mots
Opération hostile, prix insuffisant, caractère incertain de l'offre... Si Pechiney, dans son communiqué de ce matin, ne dit pas explicitement qu'il rejette la proposition d'Alcan, les commentaires dont le groupe affuble les modalités du projet de son rival ne laissent guère planer de doutes. Le document, diffusé ce matin avant l'ouverture de la Bourse, fait suite à la réunion hier soir du conseil d'administration de Pechiney, "aux fins d'examiner la situation nouvelle créée par le projet d'offre hostile déposé lundi par Alcan". Avec ce communiqué, le conseil d'administration "tient en premier lieu à rappeler que le projet d'offre présente un caractère incertain, compte-tenu des conditionnalités introduites par son initiateur, qui subordonne son offre à l'approbation de la Commission européenne à l'issue de sa première phase d'examen. Le Conseil considère que la situation ainsi créée est contraire aux intérêts de l'entreprise et de ses salariés, de ses partenaires industriels et de ses actionnaires".Pechiney se prononce ensuite sur les modalités proposées par le groupe canadien. Ce dernier propose 123 euros en numéraire plus trois actions Alcan pour chaque lot de cinq actions Pechiney. Cette offre, d'un montant de 3,4 milliards d'euros, valorise Pechiney à 41 euros par action, soit une prime moyenne de 38% par rapport au 30 derniers cours de Bourse du titre Pechiney sur la base du cours de clôture de vendredi dernier (34,02 euros). A ces conditions, le groupe français avertit ses actionnaires que "le prix proposé par Alcan est notoirement insuffisant au regard des actifs industriels, technologiques et immatériels de l'entreprise qu'ils détiennent, et qu'il ne reflète aucunement sa valeur stratégique".En Bourse, les investisseurs semblent également estimer que l'offre d'Alcan pourrait être améliorée. Hier en clôture, le titre Pechiney a terminé à 43,61 euros, en hausse de 3,8% par rapport à son cours de la veille, et nettement au dessus des 41 euros offerts par Alcan. Mercredi soir, malgré le repli du marché, le titre est resté pratiquement stable, à 43,60 euros. Pourtant, dans un entrerien à l'AFP, le président d'Alcan, Travis Engen, a réaffirmé mercredi qu'il n'envisageait pas d'améliorer son offre.Pendant l'Opa, les affaires continuent. Pechiney a annoncé mercredi matin prendre le contrôle total de l'usine d'électrolyse Aluminium Dunkerque. Le groupe français détenait déjà 35% de cette unité et déboursera environ 250 millions d'euros d'ici à décembre prochain pour s'emparer des 65% qui lui manquaient. Ce rachat de la totalité des intérêts majoritaires des partenaires financiers de l'usine entraîne également la reprise par Pechiney d'une dette évaluée fin 2003 à environ 135 millions d'euros.