American Airlines doit réduire ses coûts pour survivre

American Airlines vient d'établir un triste record: celui de la plus importante perte de l'histoire du transport aérien. La première compagnie américaine accuse pour 2002 un "trou" de 3,5 milliards de dollars, doublant quasiment sa perte de 2001 qui avait pourtant été considérée comme exceptionnelle à l'époque en raison des attentats du 11 septembre. Au moment de commenter ces performances désastreuses, le ton s'est fait grave pour Don Carty, PDG de AMR Corporation, la maison-mère d'American Airlines (AA). Qualifiant ce bilan 2002 "d'insoutenable", il a, dans un premier temps, pointé les obstacles qui se sont dressés devant les compagnies aériennes ces derniers mois: faiblesse de l'économie, hausse des prix des carburants, craintes du terrorisme et possibilité d'une guerre en Irak. Mais très vite, dépassant ces explications, Don Carty a toutefois souligné que sa compagnie souffrait d'une "structure de coûts" trop élevée qui n'est plus adaptée à "l'environnement en matière de chiffre d'affaires qu'affrontent les compagnies aériennes américaines". Le succès grandissant des "low cost" oblige en effet les grands trasporteurs américains à repenser leurs stratégies. Il est d'ailleurs intéressant de rappeler qu'en 2002 les compagnies à bas tarifs américaines devraient afficher des bénéfices cumulés de 700 millions de dollars, alors même que les "grandes compagnies" afficheront quant à elles une ardoise estimée par le département du Transport à plus de 10 milliards de dollars.Dans ce contexte, la direction d'American Airlines n'hésite pas à dramatiser son discours. Pour Don Carty, c'est la survie même de l'entreprise qui est en jeu. Celle-ci doit réduire sa structure de coûts "d'au moins quatre milliards de dollars". La compagnie a déjà engagé des efforts en ce sens, reconnait le PDG, une politique qui aurait permis de "réaliser des économies annuelles permanentes de 2 milliards de dollars".Ce discours devrait trouver une certaine résonance auprès des salariés d'American Airlines, d'ores et déjà impliqués dans des discussions avec leurs dirigeants pour voir comment dégager de nouvelles économies. Le secteur est en effet très sensibilisé à la nécessité de se réformer après avoir vu, au cours de l'année écoulée, deux grands noms du transport aérien américain, USAirways et United Airlines, être contraints de se mettre sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites.A Wall Street, le titre AMR chute lourdement en fin de matinée, -12,04% à 4,31 dollars. Mercredi soir, le groupe doit détailler ses perspectives pour le premier trimestre 2003.
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