Fréquemment à Stuttgart, siège de DaimlerChrysler, on doit se demander pourquoi Daimler est allé chercher en 1998 à se marier aux Etats-Unis. Depuis cette date, Chrysler, l'épouse américaine, plombe régulièrement les comptes de l'ensemble. C'est le cas pour le trimestre qui vient de s'écouler. Entre avril et juin 2003, le constructeur germano-américain affiche un bénéfice opérationnel de 641 millions d'euros, largement amputé par la contre-performance de Chrysler: la filiale américaine accuse une perte opérationnelle de 948 millions d'euros. Dans le même temps, les autres divisions du groupe - Mercedes cars, Véhicules commerciaux (utilitaires et poids-lourds), Services - contribuent positivement aux performances opérationnelles du groupe. Paradoxalement en Bourse, ces chiffres sont bien accueillis. Les investisseurs s'attendaient à pire puisqu'ils anticipaient un résultat opérationnel ramené à 288 millions d'euros. En conséquence, en milieu d'après-midi à Francfort, l'action DaimlerChrysler progresse de 4,93% à 31,50 euros.Les difficultés de Chrysler sont à mettre au compte de la spécificité du marché américain. Dans un contexte de moindre demande, les constructeurs se livrent une bataille acharnée à coups de rabais, ristournes et autres crédits à taux zéro. Pour Chrysler cette stratégie apparaît meurtrière puisqu'elle ne soutient pas les volumes. Au deuxième trimestre, la filiale américaine de Daimler a vendu 721.901 voitures, soit 12% de moins qu'au même trimestre de 2002. Le chiffre d'affaires de la division s'est pour sa part effondré de 28% à 11,8 milliards d'euros. Mesurée en dollars, la baisse est de 11%..Chez Mercedes, si on est aussi confronté à une moindre demande - recul de 3% des volumes vendus au premier trimestre -, le chiffre d'affaires progresse tout de même de 1% à 13,2 milliards d'euros à la faveur du positionnement haut-de gamme des modèles de la marque allemande et du succès notamment de la nouvelle Classe E et le coupé CLK. Le résultat opérationnel de Mercedes s'inscrit sur le trimestre en hausse de 2% à 861 millions de dollars. L'activité Véhicules commerciaux (utilitaires et poids-lourds) a renoué avec un résultat opérationnel positif au second trimestre à 211 millions d'euros après une perte de 7 millions d'euros lors de la même période de l'an dernier. Quant à la division Services, son bénéfice d'exploitation a bondi de 47% à 334 millions d'euros.Pour la suite de l'exercice, la direction de DaimlerChrysler s'emploie à rassurer les investisseurs. Le groupe estime que la conjoncture économique devrait s'améliorer et anticipe "une stabilisation progressive de la demande de véhicules particuliers et d'utilitaires aux Etats-Unis au cours du second semestre". En Europe à l'inverse, "le marché devrait resté faible". Dans ce contexte caractérisé par une baisse des volumes vendus et une appréciation de l'euro face au dollar, DaimlerChrysler revoit à la baisse sa prévision de chiffre d'affaire pour l'ensemble de l'exercice la ramenant à 135 milliards d'euros au lieu des 145 milliards prévus initialement. Néanmoins, le groupe maintient son objectif d'un bénéfice opérationnel de 5 milliards d'euros sur l'ensemble de 2003. A mi-parcours, le groupe affiche un résultat d'exploitation de 2 milliards d'euros. Pour ce qui de Chrysler, la filiale américaine espère terminer l'année sur un léger bénéfice opérationnel même si elle ne sous-estime pas les risques qui pèsent sur ce scénario en raison de la concurrence acharnée que se livrent les constructeurs sur le marché américain. Outre des réductions de coûts, Chrysler compte beaucoup sur le lancement de nouveaux modèles. Après la Chrysler Pacifica et la sportive Chrysler Crossfire, le groupe va lancer le 4X4 Dodge Durango. Le rythme des lancements va s'accélérer en 2004 avec l'introduction de 9 nouveaux véhicules.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:28

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