Boeing sort du rouge. Après avoir accusé une perte nette de 192 millions de dollars au deuxième trimestre de cette année, le constructeur aéronautique américain a renoué avec le bénéfice au troisième trimestre affichant un résultat net de 256 millions de dollars. A cette satisfaction s'en ajoute une autre, celle de faire mieux que ne l'anticipaient les milieux financiers. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un bénéfice par action (BPA) de 27 cents, il ressort finalement à 32 cents. Ces bonnes nouvelles suffisent à doper le titre. En milieur de séance, l'action gagne 6,58% à 38,41 dollars. Néanmoins, ces résultats sont en retrait par rapport à ceux enregistrés lors de la même période de 2002. Le chiffre d'affaires trimestriel recule de 4% à 12,24 milliards de dollars et le bénéfice net chute de 31%, témoignant de la persistance des difficultés dans un secteur très secoué depuis plus de deux ans désormais. D'ailleurs Boeing, comme il l'avait déjà fait en juillet, abaisse sa prévision de bénéfice pour l'ensemble de l'exercice. Le groupe s'attend désormais à afficher en fin d'exercice un BPA compris entre 90 cents et 1 dollar. La précédente fourchette allait de 95 cents à 1,05 dollar. Les prévisions pour 2004 demeurent inchangées, aussi bien pour le résultat que pour le chiffre d'affaires, soit un BPA compris entre 1,75 et 1,95 dollar et des ventes de l'ordre de 52 milliards de dollars. La baisse du résultat trimestriel s'explique tout d'abord par l'impact sur les comptes de la décision prise par Boeing d'arrêter la production des B757. Cet avion, dont il s'est vendu plus de mille exemplaires depuis son lancement il y a 22 ans, souffrait de la concurrence des 737 du constructeur américain ainsi que la gamme d'appareils proposée par Airbus. Déjà faible, la demande pour les 757 aurait à l'avenir été également affectée par l'arrivée du 7E7. Ce nouvel appareil sur lequel travail Boeing sera capable de transporter autant de passagers que le 757, soit entre 200 et 250. L'arrêt de la production du 757 se traduit dans les résultats du troisième trimestre par une charge de 184 millions d'euros, soit 14 cents par action.Par ailleurs, la division aviation commerciale de Boeing continue de souffrir. Le chiffre d'affaires de cette branche a reculé de 17%, à 5 milliards de dollars, au troisième trimestre et le résultat opérationnel a été réduit de 90% à 35 millions d'euros. Boeing a livré 65 appareils durant cette période contre 73 lors du même trimestre de 2002. sur neuf mois, le groupe américain en est à 210 livraisons pour un objectif de 280 d'ici la fin de l'année 2003. Un chiffre à comparer à avec l'objectif de 300 avions livrés affiché par son grand concurrent, l'européen Airbus. Concernant ce segment d'activité, Boeing souligne que "le timing d'une reprise reste incertain et que celle-ci ne devrait pas intervenir avant 2005 au plus tôt". L'avionneur américain espère livrer entre 275 et 290 appareils en 2004.Mais Boeing ne marche pas sur une seule jambe. La division défense et spatial a vu son chiffre d'affaires croître de 12% à 7,29 milliards de dollars. Le résultat opérationnel a quant à lui progressé de 38% à 561 millions de dollars, grâce notamment à la division par deux des pertes du seul secteur spatial. Cette bonne tenue du militaire pousse d'ailleurs Boeing à revoir en hausse sa perspective de chiffre d'affaires pour l'ensemble de 2003 à 50 milliards de dollars, au lieu de 49 milliards précédemment.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:29

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