La résurgence du Sras inquiète le secteur aérien

Simple trou d'air ou turbulences plus sévères? Le secteur aérien traverse une journée difficile sur les marchés boursiers. En Europe, Air France (-3,75%), British Airways (-3,16%), KLM (-3,24%) et Lufthansa (-2,90%) souffrent en fin de journée. Toutes ces compagnies accusent le coup après la confirmation de l'apparition d'un nouveau cas de Sras à Singapour. Malgré les assurances des autorités locales selon lesquelles il ne s'agirait que d'un cas isolé, le spectre de voir une nouvelle fois les avions désertés pèse sur le secteur.L'épidémie de Sras, qui a affecté plus de 8.000 personnes à travers le monde et provoqué le décès de 916 personnes, a prolongé la crise d'une industrie déjà fragilisée par les attentats du 11 septembre 2001. Au début du mois d'août, un responsable de l'IATA, l'Association internationale pour le transport aérien, estimait que les industries du transport aérien devraient perdre 6,5 milliards de dollars cette année, dont quelque 4 milliards directement imputables à l'épidémie de pneumopathie atypique.Même si partout en Asie, foyer du syndrome respiratoire aigu, se multiplient les déclarations assurant que des mesures ont été prises afin d'éviter de se laisser dépasser par une éventuelle résurgence du virus, les investisseurs ne peuvent dissimuler leur inquiétude. Dans le même temps, ils ignorent certaines annonces qui modifieront à terme le paysage aérien.Ainsi en France, le secrétaire d'Etat aux Transports a précisé les intentions des pouvoirs publics pour Air France. Dominique Bussereau a indiqué qu' "avant la fin de l'année" le gouvernement décidera soit "une alliance avec KLM", soit "une privatisation pure sans partenariat". Et d'ajouter qu'Air France, dont l'Etat détient encore 54,4%, discute actuellement avec ses partenaires mais aussi avec les ministres de l'Economie et des Transports. Le gouvernement français ne fait pas mystère de son intention de ramener sa participation sous les 20% du capital mais a également indiqué attendre le moment opportun. Le 19 août dernier, l'Agefi dévoilait l'existence d'un schéma (lire ci-contre) qui verrait la privatisation se doubler de la prise de contrôle de la compagnie néerlandaise par Air France, KLM héritant en échange de 15% du groupe français.Le retour du Sras sur le devant de la scène pourrait néanmoins faire de nouveau capoter ces projets en pesant sur les cours de Bourse, ce qui aurait pour conséquence de faire se refermer la fameuse fenêtre de tir déjà utilisée récemment par Paris pour sortir de Dassault Systèmes.
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