Phil Condit abandonne les commandes de Boeing

La comparaison est cruelle. Au moment où Airbus peut se vanter du succès de la famille des A 320 après le contrat conclu avec Qantas (lire ci-contre), son rival Boeing en est réduit à faire de la communication de crise avec la démission de son PDG, Phil Condit. Le patron de l'avionneur américain quitte Boeing quelques jours après le renvoi du vice-président exécutif, Mike Sears (lire article joint), pour manquement à la déontologie. Dans un communiqué, Phil Condit explique les raisons de sa démission par la nécessité de mettre un terme aux "perturbations et aux controverses". Malgré le licenciement de Mike Sears, la polémique sur la nécessité d'une moralisation des pratiques chez Boeing n'a pas cessé outre-Atlantique, faisant passer la question des performances du groupe au second plan. Il était reproché à Mike Sears d'avoir violé les règles déontologiques lors de l'embauche, à la tête de la division Systèmes de défense et Missiles, de Darleen Druyun, ancienne responsable du Pentagone. Celle-ci est soupçonnée d'avoir mis Boeing au courant de l'offre d'Airbus pour l'achat par l'US Air Force de 100 avions ravitailleurs. Si le conseil d'administration de Boeing dit accueillir avec tristesse la démission de Phil Condit, il lui est tout de même reconnaissant de se retirer, admettant que des changements étaient nécessaires afin de redonner "la priorité à l'action et à la performance". Dans cette optique, un nouveau management a été choisi. Le siège de pilote chez Boeing ne restera donc pas inoccupé. Le nouveau patron est déjà connu, il s'agit d'Harry Stonecipher, ancien PDG de McDonnell Douglas, et numéro 2 de Boeing jusqu'à son départ à la retraite en 2002. Un co-pilote a été désigné en la personne de Lewis E. Platt, ancien directeur général de Hewlett-Packard, qui aura les fonctions de président non-exécutif. Outre les questions éthiques - Boeing a d'ores et déjà mis en place une structure chargée de veiller aux respects des règles de "bonne gouvernance" -, le tandem devra aussi redonner du muscle à un groupe qui a souffert ces derniers mois. Des dizaines de milliers d'emplois ont été supprimés et, cette année, le constructeur américain pourrait se faire dépasser par Airbus en termes de livraisons d'appareils civils. Boeing table sur 280 avions livrés, alors qu'Airbus espère atteindre le nombre de 300. Peu après l'ouverture de la Bourse américaine, le titre Boeing recule de 1,38% à 37,86 dollars, tandis qu'à Paris, l'action EADS gagne quant à elle 5,49% à 19,20 euros.
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