Michelin ignore la crise

Michelin a-t-il péché par excès de prudence? La question mérite d'être posée à l'heure de la présentation des résultats annuels du fabricant de pneumatiques. Le groupe de Clermont-Ferrand a réalisé l'an dernier un bénéfice net en hausse de 96% à 614 millions d'euros contre 314 millions en 2001.Ce résultat net, l'un des plus élevés atteints par Michelin au cours des dix dernières années, a notamment bénéficié d'un gain exceptionnel de 75 millions d'euros, provenant principalement de plus-values sur des cessions d'actifs immobiliers en Amérique du Nord, comparé à une perte exceptionnelle de 29 millions d'euros en 2001. Cette plus-value ne doit néanmoins pas masquer la performance opérationnelle du groupe. Le résultat d'exploitation a progressé de 18% à 1,225 milliard l'an dernier. Compte tenu d'un chiffre d'affaires en très légère baisse, -0,8% à 15,6 milliards d'euros, la marge d'exploitation ressort très largement supérieure aux attentes. Elle atteint 7,8%, alors même que Michelin dans ses dernières prévisions pariait sur un chiffre compris entre 7 et 7,4%. Par rapport à 2001, la marge s'apprécie de 1,2 point. Pour l'avenir, le président de Michelin, Edouard Michelin, a confirmé l'objectif fixé en 2000 d'atteindre une marge d'exploitation de 10% du chiffre d'affaires en moyenne de cycle à partir de 2005. Dans un communiqué, Michelin précise que le groupe a continué à bénéficier des efforts de réduction des coûts engagés depuis bientôt trois ans. Les plans de compétitivité lancés en 1999 en Europe et en 2001 en Amérique du Nord ont atteint leurs objectifs en 2002, précise-t-il.Pour ce qui est de l'exercice en cours, le fabricant de pneumatiques souligne que "alors que les fortes incertitudes géopolitiques actuelles rendraient aléatoire toute fixation d'un objectif de résultat, Michelin entend poursuivre l'amélioration de ses performances". Michelin délivre son diagnostic quant à la santé de son marché et estime "à ce jour" que les marchés du pneumatiques devraient rester stables, sans écarter toutefois un risque de baisse. Le poste "matières premières s'alourdira, mais la dépréciation du dollar par rapport à l'euro devrait en atténuer les effets".Dans l'après-midi, à la Bourse de Paris, l'action Michelin réagit très favorablement: alors que le marché s'inscrit en forte baisse, elle gagne 9,52%, à 28,07 euros, à la clôture.
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