L'euro fort et la déprime économique rendent PSA prudent

PSA Peugeot Citroën va devoir faire profil bas. La dégradation de la conjoncture économique - et ses conséquences sur le marché automobile - ainsi que la hausse de l'euro poussent le constructeur français à s'interroger sur sa capacité à tenir ses engagements. Lors de l'assemblée générale du groupe mercredi matin, Jean-Martin Folz a déclaré qu'il serait "difficile" à PSA d'atteindre ses objectifs, ajoutant toutefois qu'il fera "tout son possible" pour y parvenir.Rappelons que PSA avait dit en février ambitionner pour 2003 une marge opérationnelle de 5 à 5,2% dans sa branche automobile, contre 5% en 2002, et une production de 3,35 millions de véhicules.Mais depuis le mois de février, et la présentation des résultats 2002, "la conjoncture économique s'est fortement détériorée, et je ne perçois pas d'amélioration du marché européen", a souligné Jean-Martin Folz. Il y a deux semaines, l'Acea (Association des constructeurs européens d'automobiles) avait à cet égard fait part d'un recul de 3,4% du marché européen sur le premier quadrimestre.Certes le groupe de Jean-Martin Folz s'en est jusqu'ici plutôt bien tiré. Grâce au dynamisme de Citröen, les immatriculations du groupe ont progressé de 0,4% sur l'année, alors que tous ses concurrents, à l'exception des constructeurs asiatiques, ont perdu du terrain. Mais cela s'est fait au prix d'efforts commerciaux dont l'effet tend à s'essouffler et surtout, dans le même temps, l'appréciation de l'euro (que ce soit face au dollar, à la livre, au zloty polonais ou au real brésilien) est venue affecter la compétitivité du groupe.S'exprimant peu après le discours pessimiste de Jean-Martin Folz, Louis Schweitzer, le PDG de Renault, a lui-aussi reconnu que la vigueur de l'euro avait un impact sur les marges. Mais contrairement à PSA, il n'a pas jugé nécessaire de modifier ses précédentes prévisions. En février, il avait dit tabler sur une marge opérationnelle de 4%, presque équivalente à celle de 2002. Un chiffre qui avait à cette époque déçu le marché.Ce mercredi, cette confirmation des objectifs a permis à l'action Renault de terminer dans le vert à 36,36 euros (+1,39%). En revanche du côté de Peugeot, la prudence des investisseurs est plus sensible. Alors qu'elle était dans le vert dans la matinée, l'action recule de 1,44%, à 37,70 euros, en fin de séance.
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