Ahold déserte l'Amérique du Sud

Secoué par un énorme scandale comptable (lire ci-contre), Ahold se met au régime. Le Néerlandais, troisième distributeur mondial (derrière Wal-Mart et Carrefour), a décidé de se retirer d'Amérique du Sud. Ahold, qui avait déjà indiqué en février son intention de céder ses activités au Chili, annonce aujourd'hui sa volonté de vendre ses actifs argentins, brésiliens, péruviens et paraguayens. Dans son communiqué, le groupe néerlandais précise que ces cessions lui permettront d'une part de "se concentrer sur des marchés plus stables et plus matures" et d'autre part de "générer des fonds pour réduire sa dette". Ahold indique ne pas avoir fixé de calendrier ni de date-butoir pour ces cessions dont il entend obtenir le meilleur prix. Le groupe ne fournit aucune valorisation des filiales à céder, il se borne à rappeler que ses activités au Brésil ont généré en 2002 des ventes de 1,3 milliard d'euros, celles du Pérou 243 millions, et celles du Paraguay 36 millions d'euros. Concernant la filiale argentine Disco (762 millions d'euros de chiffre d'affaires), sa mise en vente n'interviendra qu'une fois que les comptes 2002 auront été approuvés. Ils font actuellement l'objet d'un audit.Au delà de Disco, c'est l'ensemble des comptes du groupe et de ses filiales qui sont aujourd'hui passés au crible. Ahold a en effet révélé le 24 février dernier que des irrégularité entachaient les résultats présentés pour les exercices 2000 et 2001, ainsi que les résultats trimestriels de 2002. Sont notamment en cause la filiale américaine d'Ahold, US Foodservice, et Disco en Argentine. Au total, Ahold a estimé que les résultats d'exploitation de 2001 et 2002 pourraient avoir été surévalués de plus de 500 millions de dollars.Ce scandale avait occasionné les démissions du PDG d'Ahold et du directeur financier. Dans la journée, l'action du groupe s'était effondrée, perdant 63%. Aujourd'hui, l'annonce du désengagement du groupe d'Amérique du Sud permet au titre de gagner en clôture 4,66%, à 3,37 euros. Néanmoins depuis le début de l'année, l'action perd près de 72%.A l'exception de la filiale chilienne qui pourrait être cédée à Cencosud, le communiqué d'Ahold n'évoque évidemment aucun nom de repreneur possible pour les autres actifs mis en vente. A l'occasion de la présentation de ses résultats annuels le 5 mars, le PDG de Carrefour avait indiqué que "si Ahold décidait de mettre en vente des morceaux de son entreprise, nous pourrions être intéressés, dans la mesure de nos critères d'investissement" et a priori dans les pays où Carrefour est présent.
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