Le "oui mais" de Bruxelles à une recapitalisation de la SNCM

Près d'un an après le lancement d'une "procédure formelle d'investigation", la Commission européenne a finalement donné son accord à une recapitalisation de la Société Nationale Corse-Méditerranée (SNCM), dont l'Etat français est actionnaire à 80%. Annoncée au printemps 2002 par le gouvernement socialiste de l'époque, cette recapitalisation avait été présentée comme l'ultime coup de pouce à une entreprise qui affichait à la fin de l'année dernière un endettement de 220 millions d'euros. Le feu vert de Bruxelles - qui porte sur une recapitalisation de 66 millions d'euros, sachant qu'une autre tranche de 10 millions d'euros "pourra être approuvée ultérieurement" - est cependant assorti d'un certain nombre de conditions destinées à limiter les distorsions de concurrence qui pourraient résulter de cette aide. La Commission réclame ainsi la cession par la SNCM "des participations directes et indirectes jugées non stratégiques ainsi qu'une limitation de la capacité de la flotte", selon un communiqué. En outre, la SNCM devra s'abstenir "de toute guerre des tarifs jusqu'au 31 décembre 2006 pour toutes les lignes à destination de la Corse autres que celles soumises au contrat de délégation de service public". Autant d'exigences qui s'inscrivent, souligne Bruxelles, dans le cadre du plan de restructuration de l'entreprise, qui prévoit "la diversification des lignes de la SNCM vers le Maghreb en vue de diminuer la dépendance de la compagnie vis-à-vis des liaisons avec la Corse" En présentant au début 2003 sa stratégie, la SNCM avait devancé les exigences de Bruxelles. La direction de la SNCM avait annoncé son intention de vendre 9.000 mètres carrés de bureaux, de réduire ses effectifs de 300 postes, de vendre des navires. Sur ce point, trois ont été vendus en 2002 et ont été remplacés par deux bâtiments neufs, un quatrième bateau doit encore être vendu. Quant à la diversification, la SNCM a décidé d'augmenter le nombre de places proposées en 2003 à la vente sur des destinations comme Tunis (+21%) et l'Algérie (+14%). Après une érosion de 9,4% du nombre de ses passagers en 2002, la SNCM tente donc de sortir de l'eau alors qu'elle a perdu l'an dernier son leadership sur la Corse au profit de son concurrent français, Corsica Ferries.
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