La coalition annonce une "percée" vers Bagdad

Par latribune.fr  |   |  758  mots
Les troupes américano-britanniques disent avoir effectué mercredi une percée importante en direction de Bagdad, en réussissant à contourner Kerbala, à 80 km au sud de la capitale. L'intensification des opérations menées contre les forces de la Garde républicaine de Saddam Hussein peut d'ailleurs laisser penser qu'une offensive majeure contre Bagdad est proche.Mercredi matin, la 3ème division d'infanterie américaine (3ème DI), à l'avant-garde de l'offensive terrestre en Irak, a donc forcé le passage vers Bagdad en contournant le verrou de Kerbala, la ville sainte chiite. "Nous y voilà, c'est la dernière percée", avait déclaré le commandant Maurice Goins avant le début des opérations, selon un journaliste de l'AFP qui accompagne les troupes. Dans les premières heures de la matinée, les soldats américains se sont engagés dans un passage large d'une demi-douzaine de kilomètres entre Kerbala et le lac Razzazah, grand lac salé situé plus à l'ouest. Selon les responsables américains, ils n'auraient rencontré qu'une résistance "désorganisée". En parallèle, la première division des Marines américains a traversé le Tigre, isolant la ville d'Al-Kout (150 km de Bagdad) et la division Bagdad de la Garde républicaine, a indiqué un officier supérieur américain dans la zone. Cette division a "été détruite", a précisé depuis Doha au Qatar un responsable du Commandement central américain, précisant que "cela veut dire que son commandement est cassé, qu'une partie de ses équipements a été détruit, que nous avons tué ou capturé un certain nombre de ses éléments". Simultanément, les forces de la coalition ont multiplié les opérations contre les troupes d'élite du régime irakien. Le commandement central a ainsi annoncé que des attaques terrestres et aéroportées ont été lancées contre quatre divisions de la Garde républicaine irakienne engagées dans la défense de Bagdad. Outre la division Bagdad, les divisions Médine et Nabuchodonosor de la Garde, déployées sur un arc au sud de la capitale, ont été visées, tandis que la division Adnan, qui tentait de venir renforcer la défense de Bagdad depuis la ville de Tikrit à 200 km au nord, a été la cible d'attaques aériennes.Pour le chef des forces britanniques dans le Golfe, le général de corps d'armée aérienne Brian Burridge, les forces de la coalition sont désormais dans une "phase décisive" au sud de Bagdad. Mais celle-ci "peut prendre du temps", a-t-il dit. Colin Powell à Bruxelles ce jeudiPendant ce temps, les bombardements se poursuivent sur la capitale. Après une nouvelle nuit de raids intensifs, la périphérie sud de la capitale a été visée mercredi. D'autres raids violents ont suivi, sur le nord et l'est de la ville. Au nord du pays, les forces irakiennes ont abandonné leurs positions dans la nuit de mardi à mercredi sur deux points de la ligne de démarcation, permettant aux forces kurdes de faire une avancée sur deux routes parallèles en direction de la ville pétrolière de Mossoul, ont indiqué des militaires kurdes. Mercredi, Mossoul a de nouveau été bombardée, selon la télévision qatariote Al-Jazira. Des avions B-52 étaient déjà intervenus dans la matinée au nord-est de la ville. Sur le plan diplomatique, le secrétaire d'Etat américain Colin Powell, en visite en Turquie, a obtenu d'Ankara que les forces américaines actuellement dans le nord de l'Irak puissent être ravitaillées via la Turquie. De plus, a-t-il annoncé, l'armée turque n'a aucune raison de franchir la frontière irakienne, la situation étant sous contrôle, en raison de la présence américaine dans le nord de l'Irak. Colin Powell va rencontrer ce jeudi à Bruxelles l'ensemble de ses homologues de l'Union européenne et de l'OTAN, ainsi que le ministre russe des affaires étrangères, Igor Ivanov. Il aura également des entretiens bilatéraux avec notamment le chef de la diplomatie française, Dominique de Villepin. Enfin, des questions sont toujours posées sur le sort de Saddam Hussein. Mardi soir, ce dernier n'a pas prononcé lui-même son troisième discours télévisé depuis le début du conflit, le texte ayant été lu par le ministre de l'Information. L'absence du président irakien "soulève des questions intéressantes", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Ari Fleischer, ajoutant : "nous ne savons pas s'il est mort ou vivant".