George Bush et Tony Blair décidés à poursuivre la guerre jusqu'à la victoire

Par latribune.fr  |   |  705  mots
Le président américain George W. Bush et le Premier ministre britannique Tony Blair se sont prononcés jeudi pour la "reprise immédiate" du programme "pétrole contre nourriture" de l'Onu, destiné à aider la population de l'Irak. S'exprimant à l'issue de leurs entretiens, tenus à Camp David, le président Bush a annoncé que "aujourd'hui, le Premier ministre (Tony Blair) et moi demandons aux Nations Unies la reprise immédiate du programme pétrole contre nourriture". Ce programme représente l'unique source d'approvisionnement pour plus de 60% de la population irakienne. Il est suspendu depuis dix jours et sa reprise est considérée comme une priorité humanitaire. Tentant de présenter le déroulement des opérations sous le meilleur jour possible, le président Bush a affirmé que la guerre durerait aussi longtemps que nécessaire. Tony Blair s'est félicité du travail accompli en une semaine, citant la sécurisation des puits de pétrole et des usines, la protection de ces ressources "pour le peuple irakien" et l'absence de catastrophe écologique. Le Premier ministre a également affirmé que certains soldats britanniques capturés par les forces irakiennes ont été "exécutés". Les deux leaders de la coalition ont aussi annoncé que la "feuille de route" pour un règlement de paix au Proche-Orient sera bientôt publiée. Désireux de faire un geste en direction des opinions publiques arabes, ils veulent ainsi lancer une nouvelle étape pour "transformer une vision en réalité", la création d'un Etat palestinien au côté d'Israël. 350 civils tuésSur le terrain, les bombardements se poursuivent sur Bagdad. Des cibles dans la banlieue sud de la capitale, notamment un vaste camp militaire, sont régulièrement visées par les raids américano-britanniques. Au sujet des deux missiles qui se sont abattus mercredi sur un marché d'un quartier populaire du nord-est de la ville, faisant 14 morts, les responsables américains ont admis jeudi qu'il était "entièrement possible" que des missiles irakiens soient en cause. Les autorités alliées examinent cependant toutes les données "pour savoir si nous sommes responsables de ça ou non". Selon le ministre irakien de la Santé, plus de 350 civils irakiens auraient été tués et 3.600 blessés en Irak depuis le déclenchement de la guerre le 20 mars. Les troupes anglo-américaines ont repris leur progression vers la capitale, après l'interruption provoquée par la tempête de sable. Plus d'un millier de Marines du premier corps expéditionnaire avançaient, ce jeudi, sur une route principale menant à Al-Kut (150 km au sud-est de la capitale), tandis que plus à l'ouest, les Marines progressaient également après de violents combats au cours des derniers jours dans la région de Nassiriyah (350 km au sud-ouest de Bagdad). Au sud de cette ville, un grave incident a eu lieu, quand le quartier général du commandement des Marines a été pilonné aux obus et aux mortiers par des unités américaines. Trente-sept Marines ont été blessés par ces "tirs amis", dont trois sont dans un état critique et deux grièvement blessés, selon des officiers. Affrontements au sud, parachutages au nordAu sud du pays, près de la frontière koweïtienne, les Britanniques rencontraient toujours jeudi une "vive résistance" autour de Bassorah. Les forces américano-britanniques ont détruit mercredi et jeudi des blindés qui tentaient d'en sortir, mais elles piétinaient toujours devant cette grande ville chiite où un soulèvement espéré contre le régime de Saddam Hussein ne s'est pas étendu. Par ailleurs, des mines découvertes dans le port d'Oum Qasr ont reporté de 24 heures la livraison de la première cargaison d'aide britannique aux habitants de cette ville portuaire située sur le Golfe. Tout au nord, enfin, la coalition commence également à déployer ses forces. Un millier de soldats de la 173ème brigade de l'armée de Terre américaine ont été parachutés sur un aérodrome du secteur contrôlé par les Kurdes. Cette opération aéroportée fait suite au refus de la Turquie de laisser les soldats américains passer par son territoire en vue de l'ouverture d'un front nord.