Bush passe à l'offensive

Une heure et demi seulement après que l'ultimatum de 48 heures fixé par le président Bush eut expiré, des missiles Tomahawks tombaient sur Bagdad. Si la rapidité de l'attaque américaine a surpris - les observateurs s'attendaient plutôt à ce que l'offensive commence à la fin de la semaine - ce simple prélude à une guerre de grande envergure avait avant tout pour but d'essayer de mettre Saddam Hussein, que l'on disait, de sources américaines, en plein conseil de guerre à Bagdad la nuit dernière, hors d'état de nuire. Une façon de faciliter l'entrée "pacifique" des troupes américaines et britanniques dans le pays. Il n'empêche que la guerre est bien déclenchée officiellement, comme l'a confirmé au même moment le président Bush. ""Nous ne sommes qu'aux premières étapes de l'offensive", a-t-il déclaré, pour prévenir une fois de plus la population américaine que la guerre, dans un pays aussi grand que la Californie, pourrait durer plus longtemps et être plus difficile que ne le prédisent les spécialistes. Hier, avant le lancement des premiers missiles, les militaires américains interviewés à la télévision prédisaient tous en effet un succès rapide et éclatant à l'armée américaine. C'est aussi ce que prédit la Bourse, qui ne cesse de monter depuis que la guerre a été clairement annoncée. Reste à savoir comment Saddam Hussein, qui a demandé, peu de temps après le début des frappes, à son peuple de résister, réagira. Les 20.000 hommes de sa "garde rapprochée" se rendront-ils sans combattre, comme 17 soldats irakiens l'auraient fait face aux troupes américaines dans la journée d'hier, avant même que la guerre ne commence ? Si les Américains essaient de mettre toutes les chances de leur côté, notamment en essayant la manoeuvre classique qui consiste à retourner la population irakienne en leur faveur, c'est avant tout parce qu'ils craignent, dans le cas contraire, de se trouver d'une part face à des puits de pétrole en flamme - hier, les rumeurs sur les préparatifs dans ce sens allaient bon train sur les télévisions - et de l'autre, embourbés dans une guérilla urbaine pour le moins délicate. Dans les deux cas, effectivement, la guerre serait plus longue et plus difficile que prévu. Surtout, le coût en sera lourd, et pèsera immanquablement sur le moral des Américains et sur l'économie. Sans compter que les autorités craignent toujours un remake des attentats de septembre 2001...
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