Trois semaines après le décès de Giovanni Agnelli, président de Fiat, la réorganisation du groupe s'accélère. Ce week-end, à Milan, Umberto Agnelli - frère cadet de "l'Avvocato", qui doit succéder le 16 mai à la Paolo Fresco à la présidence de Fiat - est parvenu à une entente de principe avec les banques créancières du groupe sur la recapitalisation de Fiat Auto. Très attendu, l'accord, qui doit être entériné le 28 février lors de la réunion du conseil d'administration de Fiat, dont la famille Agnelli possède 30 %, vise une recapitalisation de 5 milliards d'euros qui relancerait la branche auto du groupe. Bien mal en point, le constructeur turinois a vu sa part de marché en Europe dégringoler de 10,8 % en 1994 à 8,2 % en 2002, et ses pertes nettes s'élever à 2 milliards d'euros sur l'ensemble de 2002. La recapitalisation se fera en deux étapes. Tout d'abord, le groupe procédera à une augmentation de capital de l'ordre de 2 milliards d'euros. Dans son édition de lundi, le Financial Times rapporte que le groupe pourrait émettre de nouvelles actions sur le marché, à un taux inférieur de 30 à 35% au cours actuel. Ensuite, Fiat va céder deux importants actifs du groupe : la compagnie d'assurances Toro Assicurazioni et le constructeur de moteurs d'aviation Fiat Avio. Cette cession du pôle d'assurances et de la filiale d'équipement aéronautique, considérés comme les derniers gros atouts dans les mains du groupe, rapporterait 3 milliards d'euros.Le français Snecma et le groupe italien de défense Finmeccanica ont confirmé leur intérêt pour Fiat Avio. Quant à la compagnie d'assurances Toro, elle pourrait intéresser l'allemand Munich Re, le français Axa et les italiens Unipol, Cattolica Assicurazioni et Ras, ce dernier étant contrôlé par l'allemand Allianz. La rencontre de samedi entre les banques créancières et Umberto Agnelli n'a, en revanche, pas apporté d'éclaircissement sur les négociations actuelles entre Fiat et General Motors, qui détient 20 % de Fiat Auto. Le géant américain va-t-il participer au plan de financement ? Selon Reuters, Fiat aurait demandé à GM de lui accorder un financement, en échange de l'annulation ou du report de l'option selon laquelle le groupe américain doit acquérir les 80 % restants de Fiat Auto en 2004.Après avoir perdu 50 % de sa valeur l'an dernier, conséquence des pertes accusées par Fiat Auto, l'action Fiat était tombée à son plus bas niveau depuis vingt ans la semaine dernière, en raison des inquiétudes liées à l'augmentation de capital. Après avoir gagné 1,98 % à l'ouverture ce matin, le titre progressait légèrement en fin d'après-midi, de 0,37 % à 7,63 euros.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:27

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