Munich Re et Swiss Re ont souffert en 2002

Par latribune.fr  |   |  649  mots
Comme l'ensemble du secteur de la banque et de l'assurance, Munich Re et Swiss Re, qui publient leurs résultats annuels aujourd'hui, ont souffert de la forte correction des marchés boursiers l'an dernier.Munich Re, premier réassureur mondial, affiche pour 2002 un bénéfice net de 1,1 milliard d'euros. Le groupe a certes quadruplé son résultat par rapport à 2001 - exercice qui avait été plombé par les attentats aux Etats-Unis - mais celui-ci reste inférieur aux attentes des analystes. Le consensus AFX misait en moyenne sur un résultat de 1,77 milliard d'euros sur l'ensemble de l'année, et sur une perte nette de 1,13 milliard pour le seul quatrième trimestre. Or cette dernière est ressortie à 2,2 milliards d'euros."L'année 2002 a été encore plus difficile que 2001", a reconnu Jörg Schneider, l'un des dirigeants du groupe. "Première cause de nos pertes, les inondations en Europe centrale, qui ont coûté autour de 500 millions d'euros", indique un communiqué du groupe. Handicapé par les marchés baissiers, Munich Re a également souffert des mauvais résultats du premier assureur Allianz et de la deuxième banque allemande HVB, dont il est l'un des actionnaires majeurs. En outre, il a dû injecter de l'argent frais dans sa filiale américaine, American Re, confrontée au problème de l'amiante. Sur l'ensemble de l'exercice, "nous avons passé au total un volume de 5,7 milliards d'euros de dépréciations d'actifs dans nos comptes. Mais nous avons réussi à largement compenser ces chiffres", indique Jörg Schneider. Munich Re a en effet engrangé 4,7 milliards d'euros grâce à la cession de titres Allianz. Pour 2002, le groupe prévoit de verser un dividende inchangé à 1,25 euro par action. Ces résultats inférieurs aux attentes ont déçu les marchés et fait plonger le titre, qui dévissait de 12,70% à 66,35 euros en fin d'après-midi. Alors qu'elle avait approché 400 euros en 2000, l'action a perdu les trois quarts de sa valeur au cours des douze derniers mois, affichant l'une des plus mauvaises performances du secteur. Cette baisse s'est poursuivie la semaine dernière après l'annonce du prochain lancement d'une émission obligataire destinée à reconstituer les fonds propres du groupe. Munich Re chercherait à lever quelque trois milliards d'euros, ont révélé jeudi à Reuters des sources proches du secteur. De son côté, Swiss Re termine 2002 dans le rouge, mais ces piètres résultats étaient attendus. L'exercice écoulé se solde par une perte nette de 91 millions de francs suisses (62 millions d'euros), alors que le groupe avait prévu une perte d'environ 100 millions de francs suisses. Toutefois, le deuxième réassureur mondial annonce qu'il ramène son dividende à 1 franc par action, contre 2,50 francs l'an dernier. La baisse annoncée du dividende est plus forte que celle attendue par les marchés : les analystes interrogés par Reuters tablaient sur un dividende de 1,20 franc. Dans un communiqué, Swiss Re précise que, malgré l'augmentation de 15% des primes qui ont représenté 29,1 milliard de francs suisses, le groupe a subi une forte perte en raison de la baisse des marchés. "La perte est due à des dépréciations d'actifs, qui ont atteint 3,9 milliards de francs suisses l'an dernier", souligne le communiqué. Pour 2003, Swiss Re se propose de fixer son objectif de retour sur investissement à 5%. Ce ratio s'est établi à 4,7% l'an dernier, en net recul par rapport aux 8% de 2001. Par ailleurs, "Swiss Re ne prévoit pas d'augmenter son capital", a affirmé son directeur général, John Coomber, cité par Reuters. Certains analystes se demandaient en effet si les pertes sur investissement de Swiss Re n'allaient pas le contraindre à faire appel au marché pour renforcer ses fonds propres et assurer ainsi le maintien de ses notes de crédit. Le marché semble apprécier les résultats conformes aux prévisions car le titre gagne plus de 6% à la Bourse de Zürich jeudi en fin d'après-midi.