Havas calme les craintes des investisseurs

La fin de l'année 2002 avait été décevante pour Havas, qui avait réalisé un moins bon quatrième trimestre que son concurrent Publicis, et enregistré une marge brute annuelle* en dessous des attentes, à 1,99 milliard d'euros. Mais les résultats publiés aujourd'hui sont nettement plus positifs. Tout d'abord, le résultat net part du groupe ressort à 24 millions d'euros en 2002, alors que Havas avait essuyé une perte de 58 millions en 2001, même s'il est inférieur au consensus des analystes (29,5 millions).Mais surtout, le cinquième groupe publicitaire mondial a très sensiblement amélioré sa marge opérationnelle en 2002. Alors qu'il visait un taux d'Ebit de 11,4%, le groupe a atteint 11,6% (contre un taux de 10,4% en 2001). Après prise en compte d'une provision de 11,1 millions d'euros sur créances, en raison de la faillite d'un de ses meilleurs clients - WorldCom -, la marge opérationnelle tombe à 11,1 % mais reste supérieure aux pronostics. "La marge opérationnelle est meilleure que prévu : nous attendions 10,9 %", note Fideuram Wargny. Lors d'un point presse, Alain de Pouzilhac, PDG du groupe, s'est d'ailleurs félicité: "on est le seul groupe de communication qui a amélioré en 2002 son taux de profitabilité par rapport à 2001", a-t-il affirmé.Ce rebond en profitabilité a pu être obtenu "grâce aux économies réalisées suite à la restructuration 2001, aux mesures de réduction de coûts appliquées tout le long de l'année 2002, et à un effet de change similaire sur les revenus et les coûts", explique le groupe dans un communiqué, ajoutant que "suite à ces mesures, les frais de personnel ont été réduits de 11%, l'effectif moyen de 7,4 % et d'autres charges d'exploitation de presque 15%".Point crucial aux yeux des marchés qui s'inquiétaient fort, ces dernières semaines, de la capacité du groupe à honorer ses engagements: la dette nette du groupe a été réduite à 664,4 millions d'euros en fin d'exercice 2002, contre 703,3 millions en 2001. Havas annonce avoir amélioré son cash-flow, qui "s'élève à 197 millions d'euros, soit une hausse de 58% par rapport à 2001", précise le groupe qui réduira cependant de 47 % le dividende par action versé au titre de 2002 (9 centimes comparé aux 17 centimes versés en 2001). Mais ce montant "est en ligne avec le taux de distribution moyen du secteur", selon le communiqué qui rappelle que les conditions de marché dans la publicité sont restées très difficiles en 2002 : nervosité des investisseurs, manque de confiance des consommateurs, indicateurs économiques contradictoires, irrégularités de comptes chez un certain nombre de grands groupes mondiaux... D'autre part, le groupe se déclare confiant sur la question de ses dettes obligataires, qui se montent à 1,215 milliard d'euros et sont remboursables en plusieurs échéances (2004, 2006 et 2009). Concernant la première échéance, "nous avons le cash" a affirmé le directeur financier, Jacques Hérail. Quant au solde, le groupe n'a "pas d'inquiétudes". "Quand un groupe fait 2 milliards d'euros de marge brute, il serait impensable qu'il ne puisse pas rembourser ses dettes", a résumé Alain de Pouzilhac.L'année 2003 est incertaine mais s'ouvre tout de même sur des signes prometteurs, avec la signature de cinq grands budgets en début d'année, dont Aventis Lantus, Armani et en France, la MAAF. "Que le marché publicitaire reste stable ou négatif, à cause de la situation géopolitique et macro-économique incertaine, nous poursuivons les mêmes objectifs : l'amélioration de notre taux d'Ebit et l'amélioration de notre cash-flow", a commenté Alain de Pouzilhac, qui a fait deux hypothèses de croissance du marché mondial de la publicité en 2003, allant de "zéro" à "fortement négatif". Ces engagements du groupe et, surtout, la situation maîtrisée de l'endettement sont très bien accueillis par le marché. A la clôture, le titre signe la meilleure performance du SRD, gagnant 13,51% à 2,52 euros. Depuis le début de l'année, l'action n'en a pas moins encore perdu 32% de sa valeur.latribune.fr*Marge brute: plus que le chiffre d'affaires, elle est le véritable indicateur des revenus des groupes de publicité. Elle correspond au chiffre d'affaires, duquel sont retranchés les achats d'espaces.
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