Optimistes, peut-être trop...

Par latribune.fr  |   |  313  mots
Les bombes n'avaient pas encore commencé à pleuvoir sur Bagdad que les investisseurs américains anticipaient déjà une victoire ! Qui plus est, une victoire éclair, écrasante, sans appel. Et qui ne pourra que doper l'économie...Alors qu'en 1991, ils avaient au moins attendu le début des hostilités pour se précipiter à l'achat, cette fois-ci, la simple perspective de guerre, mais qui tord enfin le cou à l'incertitude, a donné le signal du rallye. En quelques jours, le Dow Jones a gagné plus de 10%, soit déjà la moitié de ce qu'il avait pris pendant les trois mois qu'avait duré l'opération Tempête du Désert (+ 19,8%). Que va-t-il se passer maintenant ? Les optimistes envisagent évidemment une montée en puissance de ce mouvement, et estiment qu'une victoire rapide signifierait une envolée des cours bien plus forte que celle qu'a connu le marché en 1991. Les pessimistes, de leur côté, remarquent que la guerre ne sera pas forcément une partie de plaisir, surtout si, comme on le soupçonne, Saddam Hussein essaie d'attirer les boys dans les villes, où une guérilla urbaine serait bien plus difficile à mener et bien plus coûteuse en vies américaines. Dans ces conditions, il ne faudrait pas s'attendre à une prolongation du mouvement entamé ces derniers jours. Au contraire. D'autant que certains envisagent même un mouvement de vente massif ces jours-ci, sur le thème "achetez au son du canon, vendez au son du clairon !". Et si les GI's s'embourbent dans les banlieues, alors là, ce serait la fin des haricots, le rallye aurait toutes les chances de tourner court.Enfin, certains experts estiment qu'après la "distraction" de la guerre, les opérateurs se concentreront de nouveau sur les perspectives économiques américaines. Et dans une économie encore anémique, ce qu'ils verront ne les incitera pas forcément à se précipiter à l'achat...