Qui va toucher un chèque de la SEC ?

Les investisseurs qui se sont faits gruger et qui ont perdu des fortunes en raison des conflits d'intérêt à Wall Street devront être dédommagés. C'est le Congrès qui l'a dit, par le biais de la loi Sarbanes-Oxley. Mieux, il y a quelques jours, la SEC (Securities & Exchange Commission) a rendu publiques ses propositions pour que 500 millions de dollars supplémentaires soient rendus aux épargnants qui ont perdu leur mise en investissant dans WorldCom. Et elle a aussi annoncé que six anciens responsables de Xerox paieraient 22 millions de dollars, à verser dans un fonds qui servira à dédommager les investisseurs. En avril dernier, la même SEC a, dans l'accord historique passé avec les 10 grandes banques impliquées dans les scandales de conflits d'intérêt, mis de côté la somme de 399 millions de dollars pour un fonds de dédommagement. Enfin, Merrill Lynch s'est engagé à verser 80 millions de dollars pour ses clients ayant perdu leur chemise en achetant des actions d'Enron. Bref, les fonds se multiplient. Il y en aurait déjà 28. Et de l'argent, il y en a. Environ un milliard de dollars. Mais comment procéder ? Qui devrait être prioritaire ? Comment juger s'il y a eu véritablement fraude, ou si les investisseurs ont simplement été trop gourmands ? Déjà le débat fait rage. Pour certains, la loi est claire : elle a été passée par le Congrès pour protéger d'abord les retraites : il faut donc donner la priorité aux fonds de pension. Mais que dire des fonds mutuels ? De toute façon, les propositions de la SEC semblent faire déjà peu de place aux fonds de pension. Quant aux 399 millions de dollars versés par les banques dans le cadre de l'accord d'avril, le même problème se pose. Seuls les investisseurs clients des 10 banques ayant signé l'accord seront éligibles pour un dédommagement. Et encore, ils doivent avoir acheté des actions spécifiquement mentionnées. Pis, la SEC semble vouloir laisser beaucoup de liberté à l'administrateur du fonds - qui n'a pas encore été nommé... Enfin, comment définir qui a véritablement été induit en erreur par les analystes toujours optimistes, qui incitaient les porteurs à acheter toujours plus ? Le problème se complique encore pour Enron. Selon les dispositions prises, les investisseurs ayant revendu, à perte, leurs actions d'Enron avant que le pot aux roses ne soit découvert n'ont pas droit à des dédommagements. De quoi énerver plus d'un investisseur. Pas étonnant que les avocats affûtent leurs armes. A défaut de dédommagements de la SEC, ils cherchent déjà à obtenir des dommages et intérêts pour leurs clients. Les procès vont tomber en cascade...
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