La Banque d'Angleterre a décidé de relever son taux d'intérêt directeur de 25 points de base à 3,75%, à l'issue d'une réunion de deux jours de son comité de politique monétaire. Elle devient ainsi la première banque centrale importante à renverser le mouvement de baisse des taux engagé depuis plusieurs années dans l'ensemble des pays industrialisés. Un mouvement que n'a pas imité la Banque centrale européenne, qui a décidé de maintenir ses taux inchangés à 2%. La Bank of England (BoE) a donc suivi l'exemple donné hier par la banque centrale australienne, qui a elle aussi relevé son taux directeur d'un quart de point, à 5%. Une telle décision des autorités monétaires britanniques, qui met fin à trois années d'assouplissement monétaire, était très largement anticipée. Lors de sa réunion précédente, en octobre, la BoE avait en effet déjà failli relever ses taux. Selon les minutes des discussions, publiées depuis, quatre des neuf membres de son conseil s'étaient prononcés en faveur d'une telle mesure.Dans son communiqué, la BoE précise aujourd'hui que "le marché immobilier et les dépenses des consommateurs sont demeurés plus forts qu'attendu". De ce fait, ajoute-t-elle, des pressions inflationnistes sous-jacentes devraient se développer progressivement, d'autant plus que la livre a baissé cette année, entraînée vers le bas par le dollar.Les responsables de la politique monétaire s'inquiètent en fait surtout de la poursuite de la flambée des prix immobiliers, qui a de plus en plus des allures de "bulle". Les faibles taux d'intérêt en vigueur ne pouvaient en effet que pousser les Britanniques à s'endetter davantage pour acheter leur logement. Mais les crédits immobiliers étant très largement à taux variable en Grande-Bretagne, la remontée des taux décidée aujourd'hui va se répercuter aussitôt sur les mensualités des acquéreurs, contribuant à calmer le marché.Pour autant, la Bank of England ne pouvait se permettre d'agir plus vite ou plus fort. Sa dernière baisse de taux ne remonte en effet qu'à juin dernier. Il lui était donc difficile de changer son fusil d'épaule plus tôt. De même, si les observateurs estiment probable que la BoE vise un relèvement de ses taux supérieur à un quart de point, elle a visiblement décidé de n'aller dans cette voie qu'à petits pas.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:21

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