HSBC poursuit la croissance de ses bénéfices

Malgré la crise du secteur bancaire et la faiblesse des marchés, la banque HSBC a vu ses résultats nettement s'améliorer l'année dernière. Le numéro un britannique a annoncé lundi matin un bénéfice imposable 2002 de 9,65 milliards de dollars (hors acquisitions), soit 8,8 milliards d'euros, en hausse de 20 % sur un an. Ce chiffre correspond à la limite basse de la fourchette des estimations: le consensus Reuters tablait en effet sur un chiffre moyen de 9,82 milliards de dollars (9,03 milliards d'euros).Sur l'ensemble de l'exercice, le résultat net annuel du groupe sino-britannique, maison mère du CCF, s'élève à 6,24 milliards de dollars (5,74 milliards d'euros), là aussi dans le bas de la fourchette des estimations, comprises entre 6,2 et 6,8 milliards.Si la situation de HSBC s'améliore ainsi, c'est grâce à la réduction de 35 % de ses provisions pour créances douteuses, qui avaient lourdement pesé sur les résultats du groupe en 2001, culminant à près de 2,4 milliards d'euros. En effet, la crise en Argentine avait particulièrement éprouvé HSBC, très exposé puisqu'il y possède la banque Banco Roberts. La branche Amérique latine du groupe avait affiché un déficit de 1,2 milliard d'euros, et à cela s'ajoutait une provision de 670 millions d'euros passée au titre du risque argentin.L'éloignement de la crise a enfin permis à HSBC de souffler un peu cette année. Les provisions pour créances douteuses ont baissé de 716 millions de dollars, à 1,32 milliard de dollars (1,21 milliard d'euros). Le produit net bancaire a augmenté de 2,7% à 26,595 milliards de dollars, de même que les frais généraux, qui se sont établis à 14,954 milliards. "Le bénéfice net part du groupe a crû de 25 % sur l'année 2001", s'est félicité le PDG de la banque, John Bond. La banque prévoit de verser, au titre de l'année écoulée, un dividende de 0,53 dollar par action (0,48 euro), en hausse de 10,4 % sur 2001. La banque, premier groupe du secteur en Europe, sert 36 millions de clients individuels dans le monde. En 2002, elle s'est implantée dans six nouveaux pays et a développé ses activités en Chine, avec notamment l'acquisition de 10 % de "Ping An Insurance", dont le réseau compte 27 millions de clients. "De même que pour les deux dernières années, les perspectives pour 2003 sont très difficiles à prévoir", a noté John Bond. Toute fois,"il y aura une modeste croissance de l'économie mondiale, mais bien inférieure à ce que nous avons connu au cours de la précédente décennie", a-t-il déclaré à Reuters.En 2003, HSBC devra intégrer la société américaine Household International. L'opération, la plus importante de l'histoire de HSBC, représentait 14 milliards de dollars lorsqu'elle a été annoncée. Elle permet à HSBC de se renforcer sur le premier marché mondial du crédit à la consommation, mais intervient alors que l'économie américaine est à la peine. Bon nombre d'investisseurs craignent que l'acquisition de Household n'expose HSBC à une hausse de son endettement si l'économie américaine restait grippée. Dans un entretien à Reuters, Stephen Green, futur patron de HSBC, reconnaît que le secteur du crédit à la consommation recèle traditionnellement un potentiel de prêts non performants mais affirme que ce phénomène n'est pas aussi "imprévisible" que pour la dette des sociétés. Il souligne par ailleurs que l'acquisition de Household donne à la banque accès à 50 millions de clients américains et qu'elle fera de HSBC un des dix plus gros émetteurs mondiaux de cartes de crédit. Par ailleurs, Stephen Green a indiqué que le groupe, qui a déjà une tradition d'économie, allait encore être plus offensif en matière de gestion de ses coûts. En fin d'après-midi à Londres, le titre grignote 0,73 % à 689 pence.Bons résultats du CCF La filiale française de HSBC a dégagé un bénéfice net part du groupe de 498 millions d'euros en 2002, en hausse de 4,6% sur 2001. Le produit net bancaire s'établit à 2,294 milliards d'euros, soit une hausse de 1,6% par rapport à 2001. La banque indique avoir retraité ses résultats 2001 et 2002 pour tenir compte des changement de périmètre. Ces changements tiennent compte, pour 2002, de plusieurs acquisitions (succursales de Worms, HSBC Bank France SA), des cessions de Lixxbail et de CCF SEI et du rachat des minoritaires de la Banque du Louvre. Pour 2001, le retraitement porte notamment sur l'acquisition de la Banque Hervet et d'une participation dans HSBC Private Banking Suisse et la cession du Crédit International d'Egypte. "Cette progression du résultat net est obtenue malgré le faible niveau du résultat des activités de portefeuille (27 millions d'euros) alors que 2001 avait, au contraire, bénéficié d'un résultat particulièrement élevé dans ce domaine, avec 110 millions d'euros", explique la banque. Le résultat brut d'exploitation (retraité) progresse de 1,6% à 700 millions d'euros, contre 688 millions en 2001.
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