Le titre Suez se distingue ce jeudi à la Bourse de Paris. L'effet de l'annonce - inattendue - d'une perte nette de 900 millions d'euros en 2002 a en effet été compensé par l'important programme de réduction de coûts et des dettes mis en place par la société de services aux collectivités. Après avoir ouvert en baisse de 3,38%, la valeur s'est retournée. A la clôture, elle s'inscrivait en tête des hausses du CAC 40, gagnant 10,44%, à 18,94 euros. "Personne n'attendait une perte nette. Mais par ailleurs, Suez met en place une stratégie de réduction de sa dette et de baisse de ses coûts qui devrait rassurer le marché", indique un analyste cité par Reuters. Suez a annoncé jeudi matin que son résultat net 2002 se solderait par une perte nette de 900 millions d'euros. Dans un communiqué, le groupe explique ces mauvais résultats - qualifiés d'exceptionnels - par des provisions massives pour restructuration, dépréciations d'actifs cotés et un ajustement nécessaire de valeurs d'actifs non cotés. Le résultat courant net de Suez en 2002, hors effets de change et Argentine, devrait être stable aux environs de 1.100 millions d'euros.Plan d'action 2003/2004L'année 2002 sera à oublier vite pour Suez et ses actionnaires. Le groupe de services aux collectivités a perdu plus de la moitié de sa valeur en un an, contre 34 % pour le CAC 40, près de deux fois plus que le DJ Stoxx Utility dont il signe la plus mauvaise performance. Déchue de son statut de valeur de "père de famille", Suez a payé au prix fort son exposition en Argentine et les craintes similaires, souvent jugées excessives, sur le Brésil. Le groupe a aussi pâti d'un amalgame avec les producteurs américains d'énergie, en pleine tourmente dans le sillage de l'affaire Enron.2003, année du rebond pour Suez ? Le groupe annonce qu'il met en place un plan d'action pour 2003/2004. Objectifs : une réduction de la dette d'un tiers via des cessions, une politique de réduction des coûts portant sur 500 millions d'euros dès 2003 et un ralentissement du rythme des investissements. Sans doute est-ce là l'effet d'une reprise en main par Gérard Mestrallet, dont son entourage prédisait il y a quelques semaines qu'il allait "se remettre à ce qu'il fait le mieux, et rationaliser plutôt que développer". Suez devrait se lancer en 2003 dans un vaste travail de recadrage géographique et de clarification des métiers. La création en juin d'un pôle environnement regroupant Sita (propreté) et Ondéo (eau) allait dans ce sens. Le transfert d'actifs de Tractebel à Electrabel, annoncé mi-décembre, outre qu'il fera remonter de 2 à 3 milliards d'euros de cash chez la maison mère, participe de cette démarche de recentrage et de simplification des structures.RecentrageDans son communiqué, la société prévoit "l'autofinancement intégral par chacune des quatre branches d'activité de tous ses investissements dès 2004, avant cession d'actifs, ce qui conduira à ralentir le rythme des investissements de 8 à 4 milliards d'euros par an en moyenne". Suez engage aussi un recentrage de ses activités "qui se traduit par une réduction de près d'un tiers de son exposition aux pays émergents, et une concentration sur les activités les plus rentables et les plus pérennes au sein des métiers mondiaux". Ces mesures devraient faire progresser la rentabilité du groupe qui prévoit "une croissance organique du chiffre d'affaires comprise entre 4 et 7%, selon la situation de l'économie mondiale". Comment le groupe réduira-t-il sa dette ? Gérard Mestrallet a annoncé jeudi que la cession des actifs non stratégiques de Suez - notamment ses participations dans Fortis, Axa, TotalFinaElf, et certaines activités dans la communication - interviendrait avant la fin de l'année 2004. "Il y aura des cessions dans le pôle communications", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse. "Nous sommes décidés à faire vite," a-t-il dit, sans donner de calendrier précis.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:24

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