Le Dow Jones à 15.000 points... mais pas pour demain

"La première fois, on s'en souvient, la deuxième, moins". Ainsi s'exprimait récemment un opérateur cité dans USA Today - en parlant du passage, il y a quelques jours, de la barre des 10.000 points par le Dow Jones, évidemment. Presque cinq ans après avoir atteint pour la première fois ce seuil mythique, le fait que l'indice l'ait de nouveau touché, pour la première fois depuis plusieurs mois, n'a pas suscité le même enthousiasme parmi les investisseurs, semble-t-il.Pour la plupart, cela ne signifie toujours pas qu'ils ont retrouvé l'argent perdu avec l'éclatement de la bulle. Il faudrait donc que l'indice poursuive sur sa lancée pour qu'ils soient franchement satisfaits. Pour les optimistes, c'est tout à fait possible. Pour les pessimistes, évidemment, beaucoup moins... Le Dow est déjà allé plus haut dans le passé, et il semble se comporter de façon saine cette fois-ci, estiment les optimistes. Mieux, ces derniers remarquent que la croissance des profits, avec laquelle ont renoué les entreprises ces derniers mois, devrait se poursuivre, même si c'est à un rythme moins soutenu que les quelque 30% du troisième trimestre de cette année. Et si, de façon très conservatrice, on table sur des bénéfices de seulement 7% (les investisseurs s'attendent, selon des études citées par USA Today, encore à 10% environ pour les mois à venir, soit la moyenne affichée depuis 1926), le Dow Jones devrait poursuivre sa progression et atteindre les 15.000... en 2009. De quoi redonner le moral aux investisseurs? Sans doute. Pourtant, certains professionnels crachent dans la soupe. Ainsi, Robert Bernstein, stratège chez Merrill Lynch, a déclaré, lors d'une récente conférence à l'Université 92nd Y, à New York, que les bénéfices des entreprises baisseraient l'an prochain. Il estime d'ailleurs que les grands indices devraient se situer à des niveaux inférieurs de quelque 15% en fin d'année prochaine en comparaison des niveaux actuels. D'autres spécialistes considèrent que le problème vient des valorisations, déjà trop élevées. Sans penser à une envolée des cours, il faudrait donc, pour qu'ils se maintiennent simplement à leurs niveaux actuels, que les bénéfices s'accroissent considérablement. Ce qui, malgré un environnement économique clairement plus favorable qu'il y a quelques mois, n'est pas forcément évident. Après l'incroyable augmentation du PIB au troisième trimestre de cette année, nombre de spécialistes estiment que des niveaux de 4-5% seraient plus raisonnables à l'avenir que les quelque 8% constatés au troisième trimestre. Reste aussi à savoir comment se comporteront les taux d'intérêt, et surtout comment réagira le moral des consommateurs et des dirigeants d'entreprises. Bref, le seuil des 15.000, pour possible qu'il soit, est loin d'être assuré...
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