Metaleurop poursuit sa chute

Rien ne va plus pour Metaleurop. L'action est en chute libre à la Bourse de Paris mardi. Plusieurs fois réservée à la baisse, l'action plonge de 35,42%, à 0,93 euro, à la clôture.Après avoir annoncé à la veille du week-end sa décision de fermer son usine de Noyelles-Godault "afin d'assurer la stabilité financière du groupe", Metaleurop suscite donc l'extrême défiance des investisseurs à la Bourse de Paris. Depuis le début de l'année, le titre a perdu 43% de sa valeur.La fermeture de la fonderie de plomb appartenant à Metaleurop, et située à Noyelles-Godault dans le Pas-de-Calais, a provoqué un choc. D'une part, parce qu'elle signifie la disparition de 2.000 emplois directs et indirects dans la région, dans un secteur où le chômage atteint 25 %. D'autre part, parce qu'elle remet en cause le processus de dépollution du site engagé par l'usine depuis l'an dernier. Produisant 130.000 tonnes de plomb et 90.000 tonnes de zinc par an, la fonderie pollue la région depuis un siècle, et est d'ailleurs classée "Seveso 2" au noir palmarès des entreprises les plus polluantes de France et d'Europe. Or, en abandonnant la restructuration de la fonderie, Metaleurop s'épargnerait, par la même occasion, la dépollution du site à laquelle le groupe s'était pourtant engagé. Le gouvernement prêt à poursuivre MetaleuropLe ministre des Affaires sociales François Fillon a déclaré mardi que le gouvernement envisageait d'engager "des poursuites" dans l'affaire de la société Metaleurop. Le ministre des Finances a, pour sa part, qualifié la méthode employée par Metaleurop "d'inacceptable et scandaleuse". S'exprimant à Bruxelles, en marge d'une réunion des ministres européens des Finances, Francis Mer a enfoncé le clou : "Je suis inquiet des conséquences psychologiques que cela a sur l'image de l'entreprise en France. Au moment où l'on essaie de remonter cette image, et avec un certain succès, voir le comportement de cette entreprise et de quelques autres d'ailleurs, qui déménagent nuitamment, me révulse", a-t-il souligné. Mardi, un comité d'entreprise extraordinaire a fait le point sur l'état de la trésorerie de la société - qui n'est plus financée par sa maison-mère -, ainsi que sur les stocks de matières premières et de produits finis. Le président de la société Metaleurop Nord, Gilbert-Alain Ferrer, a déclaré que la fonderie cesserait son activité "dans 5 à 8 jours". "Cela sera ainsi plus sûr pour le matériel, pour les hommes et la sécurité", a expliqué le président de la société qui s'active à chercher un repreneur. "Je veux laisser le site propre et prêt à redémarrer", a-t-il poursuivi. Le président de la société a précisé que les 830 ouvriers de l'entreprise resteraient "sur le site" et seraient "occupés", ajoutant que leur salaire de janvier serait payé, une déclaration accueillie avec soulagement par les responsables syndicaux.De son côté, la Chambre de commerce et d'industrie de l'arrondissement de Lens a fait part de sa crainte d'une "situation catastrophique" dans le bassin minier. Elle a demandé "instamment aux pouvoirs publics et à tous les décideurs en charge de l'aménagement du territoire de prendre une mesure (..) positive, forte et significative" en faveur de la région "pour favoriser toute implantation d'entreprises fortement créatrices d'emplois".
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