Semaine d'incertitude pour Fiat

Fiat Auto, la filale automobile du groupe Fiat, a enregistré au dernier trimestre 2002 une perte d'exploitation inférieure à 200 millions d'euros, contre 340 millions de pertes au trimestre précédent, a annoncé le groupe italien lundi soir dans un communiqué. Fiat avait jusqu'ici fait part d'une prévision de résultat à l'équilibre.Le groupe a précisé par ailleurs que sa dette nette avait été ramenée en dessous de 3 milliards d'euros à la fin de l'année dernière, contre 5,8 milliards d'euros à fin septembre. Cette réduction est en ligne avec les objectifs fixés par les banques créditrices du groupe, fait observer Fiat.Ces annonces interviennent au début d'une semaine qui devrait être décisive pour Fiat. Vendredi prochain a lieu l'assemblée annuelle de la commandite familiale Giovanni Agnelli & Co, qui devrait décider du sort de Fiat Auto, dont les pertes d'exploitation 2002 dépasseraient 1,2 milliard d'euros (contre 549 millions en 2001). Un schéma possible consisterait à sortir l'activité du secteur auto, qui plombe les résultats du groupe, comme préalable à toute recapitalisation. "Nous étudions différentes initiatives de recapitalisation de nos principaux métiers, à commencer par Fiat Auto mais pas seulement", selon les propos de Paolo Fresco, président du groupe, rapportés lundi soir dans le communiqué de Fiat. "Il est également vrai qu'il y a aussi des hypothèses de scission, mais exclusivement dans l'optique de faire affluer des ressources financières supplémentaires dans nos activités pour que celles-ci puissent étoffer leurs programmes", a-t-il ajouté. Mais les marchés n'apprécient guère la période actuelle d'incertitude et l'action a été attaquée lundi à la Bourse de Milan, perdant 5,50 %, à 8,55 euros, en fin d'après-midi. Différentes options s'offrent en effet au groupe turinois. En cas de scission du secteur auto, comment réagirait General Motors, détenteur de 20 % du capital ? C'est ce dont a voulu s'assurer Paolo Fresco, président de Fiat, qui a rencontré le PDG de GM vendredi dernier à New York.Peu de choses ont filtré de leurs entretiens, mais Paolo Fresco serait revenu rassuré sur le soutien de General Motors. L'accord entre les deux industriels, scellé en 2000, tiendrait toujours, et GM serait prêt à ne pas faire jouer la disposition prévoyant qu'en cas de changement de tour de table, il puisse revendre ses 20 % à Fiat pour le prix d'achat (2,4 milliards de dollars). Le géant américan aurait cependant conditionné son soutien au maintien de l'actuelle équipe dirigeante.Un changement de capital est effectivement évoqué dans la presse transalpine. L'un des scénarios est axé autour d'un plan de refinancement du groupe de 3 milliards d'euros, en partie souscrit par la famille Agnelli (qui détient 30 % de Fiat), et en partie par un outsider, le financier Emilio Gnutti à la tête du holding Hopa.Une autre hypothèse, celle d'une recapitalisation directe de Fiat Auto, met en scène l'industriel Roberto Colaninno. Son plan repose sur un investissement de 2,5 milliards d'euros dans le cadre d'un apport total à Fiat Auto de 9 milliards. Mais d'après le quotidien "La Repubblica", le plan de Colaninno n'aurait guère la faveur du clan Agnelli. Selon le même journal, Umberto Agnelli devrait remplacer Paolo Fresco à la présidence du groupe en juillet prochain. John Elkann, petit fils de Gianni Agnelli - ancien patron de Fiat, aujourd'hui diminué par la maladie - et désigné comme successeur, devrait rapidement gagner le poste de vice-président de Fiat.
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