On ne saurait parler d'effet de surprise : depuis plusieurs jours déjà, à l'approche de la clôture de l'offre du Crédit Agricole sur le Crédit Lyonnais, les professionnels se perdaient en conjectures sur l'identité du remplaçant de la banque au lion dans le CAC 40. Et le nom de Pernod-Ricard était déjà sur toutes les lèvres. On parlait aussi du géant de l'acier Arcelor qui aura finalement dû passer son tour.Belle revanche que celle du groupe de spiritueux, dont la dimension a radicalement changé avec le rachat d'une partie des alcools de Seagram, et qui avait été exclu du gratin de la place parisienne il y a cinq ans et demi. A l'époque, le titre cotait 35 euros. Il a grimpé de 130% depuis, et cotait à son plus haut historique à la fin mai en frôlant les 85 euros, alors que le CAC affiche une progression poussive de 15%. Pernod-Ricard, qui capitalise au bas mot 5,7 milliards d'euros, devrait se hisser à la 31e place, devant Vinci, Lagardère, Michelin, Thales et autres Cap Gemini, Thomson, Sodexho et enfin TF1. Mais plus que ce nouvel entrant qui, s'il signe le retour des valeurs sûres, ne va pas révolutionner la face du CAC, c'est le passage au tout flottant qui promet de profonds changements dans la physionomie de l'indice. Dès le 1er décembre, comme l'a annoncé vendredi Euronext, l'indice calculera la pondération de chaque valeur sur la base de son seul flottant, c'est-à-dire la part du capital effectivement dans le public. D'après les simulations effectuées ces derniers mois dans les différents bureaux d'analyse, on connaît déjà les perdants quasi assurés de ce changement de méthode : le premier d'entre eux serait L'Oréal, qui n'est autre que la troisième capitalisation actuellement et dont le poids risquerait d'être divisé par deux, la reléguant au moins quatre rangs plus loin. Il lui faudra dès lors se montrer plus que jamais sous son meilleur jour pour prouver aux investisseurs que vraiment il la vaut bien, cette valorisation hors du commun.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:33

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