Les retards sur des contrats d'Etat ont coûté cher à BAE Systems

BAE Systems, le premier groupe européen d'armement, a annoncé jeudi un bénéfice en forte baisse pour l'année 2002. Hors amortissement des survaleurs et exceptionnels, le résultat avant impôts ressort à 796 millions de livres (1,19 milliard d'euros), accusant une baisse de 26,5 % par rapport à 2001. Ce chiffres sont cependant en ligne avec les attentes et se situent même dans le haut de la fourchette de prévisions des analystes, qui tablaient sur un bénéfice avant impôts compris entre 750 et 800 millions de livres. Sur l'ensemble de l'année, le chiffre d'affaires s'établit à 12,145 milliards de livres, soit un repli de 7,55 % sur 2001. Quant au bénéfice par action (hors amortissement de survaleurs et exceptionnels), il ressort à 17,3 pence, alors que les prévisions allaient de 17,2 à 17,8 pence. BAE Systems a décidé d'augmenter son dividende à 9,2 pence par action, contre 9 pence en 2001. Dans un communiqué, le premier groupe européen d'armement explique avoir souffert, en 2002, de "contributions moins importantes de ses activités de programmes et de partenariats internationaux" même si les résultats d'Airbus ont été bons dans un marché difficile. De plus, le groupe britannique explique qu'il a "subi le contre-coup de deux grands contrats passés par le Ministère de la défense britannique". Le retard pris dans le développement de ces projets - le sous-marin Astute et l'avion de patrouille maritime Nimrod - l'a contraint à inscrire une provision exceptionnelle sur ses comptes 2002. Mais la facture aurait pû être bien plus lourde pour BAE. Car le groupe a annoncé mercredi être parvenu avec le gouvernement à un accord limitant ces provisions pour dépassement de coûts à 750 millions de livres. Au total, le surcoût des projets est chiffré à 1,5 milliard de livres mais le gouvernement a accepté d'en prendre la moitié à sa charge.En présentant ses résultats, BAE a dit s'attendre à ce que ses résultats 2003 dans l'armement ne marquent pas de variation sensible par rapport à 2002, abstraction faite des provisions liées au Nimrod et à l'Astute. Pour les dirigeants de BAE Systems, Mike Turner, directeur général, et le président, Richard Evans, le compte à rebours a toutefois commencé. Déçu par les performances passées du groupe, un certain nombre d'actionnaires appelle à un "changement de régime". Le gouvernement - qui détient une partie du capital de BAE, en raison du caractère stratégique de la société - serait également favorable à l'installation d'une nouvelle équipe. Aujourd'hui, le groupe britannique a annoncé que son PDG, Richard Evans, partirait à la retraite après la prochaine assemblée générale du groupe, en mai 2004.L'action BAE Systems, qui s'était envolée de 10% mercredi en réaction à l'accord conclu avec le gouvernement, gagne 1,37% aujourd'hui à la clôture, à 126,25 pence.
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