Roche boit la tasse mais espère se redresser en 2003

Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. C'est en tout cas ce qu'espère le groupe pharmaceutique Roche, qui annonce tabler sur une croissance de plus de 10% de ses ventes en 2003. Et ce, après une année 2002 qui mérite presque l'étiquette "d'annus horribilis". L'industriel suisse a en effet accusé une perte nette sans précédent de quatre milliards de francs suisses, soit 2,739 milliards d'euro, en raison de charges exceptionnelles. En 2001, le groupe avait dégagé un bénéfice net de 3,69 milliards de francs suisses. Hors éléments exceptionnels, l'exercice du deuxième groupe pharmaceutique suisse se solde par un bénéfice de 3,81 milliards de francs suisses, en recul de 17% sur fond de baisse des produits financiers et de hausse des charges fiscales. Un chiffre légèrement inférieur aux 3,83 milliards anticipés par les analystes. Le chiffre d'affaires consolidé a progressé de 1,9 % à 29,72 milliards de francs suisses, et de 8% en monnaies locales.Le plus gros morceau des charges exceptionnelles, qui a lourdement pesé sur le résultat annuel, concerne le portefeuille boursier de Roche. Suite à la chute des marchés financiers, le groupe pharmaceutique a dû passer une charge de 5,19 milliards de francs suisses. De plus, une charge supplémentaire de 1,77 milliard vise à couvrir les poursuites engagées contre la filiale de Roche aux Etats-Unis pour entente sur les prix des vitamines. Pour 2003, Roche prévoit une croissance à deux chiffres de son chiffre d'affaires en monnaies locales, ainsi qu'une stabilité de sa marge opérationnelle. Il propose au titre de l'exercice 2002 une augmentation de 12% de son dividende à 1,45 franc suisse par action. Ces perspectives favorisaient l'action Roche mercredi en Bourse de Zurich : le titre gagnait 6,11 % en fin de journée, à 82,55 francs suisses. Un poids en moins sur les épaulesLes investisseurs ont réagi positivement aux résultats, et la provision de 5,19 milliards passée sur le portefeuille d'investissements est perçue comme un facteur de soulagement. "Ce poids ne pèse plus sur leurs épaules et on voit plus clairement à quoi ressemblera le résultat financier à l'avenir, les investisseurs devraient donc se sentir un peu plus en confiance vis-à-vis du titre", explique Paul Diggle, analyste de WestLB Panmure à Londres, cité par Reuters.Le PDG du groupe, Franz Humer, a par ailleurs souligné la solidité des performances des deux activités stratégiques - les médicaments et les produits de diagnostic - qui affichent des taux de croissance supérieurs à celui du marché et des marges en hausse. En 2003, les ventes et les bénéfices d'exploitation des deux divisions devraient croître de plus de 10% en monnaies locales, tandis que la marge d'exploitation devrait rester stable, autour des 18,7% réalisés en 2002. Franz Humer a par ailleurs de nouveau rejeté l'idée d'une fusion avec Novartis - qui a récemment porté sa paritcipation à 32,7 % - qui créerait le deuxième ou le troisième acteur mondial de la pharmacie. Roche est détenu à 50,1 % par les familles Hoffmann et Oeri."Je suis opposé à une méga-fusion, avec qui que ce soit", a-t-il déclaré à l'agence Reuters. Franz Humer a ajouté que la montée de Novartis dans le capital de Roche ne remettait pas en cause l'indépendance de ses dirigeants, assurant que "nous disposons d'une liberté totale pour continuer à appliquer nos projets stratégiques".
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