Sodexho révise en baisse son objectif de croissance pour 2002-2003

Sodexho Alliance paie le prix de sa forte exposition à l'étranger. Le chiffre d'affaires du leader mondial de la restauration collective, très décevant pour le premier semestre 2002-2003, accuse une baisse de 6,1% par rapport à la même période de l'exercice précédent, à 6,2 milliards d'euros. Et c'est "la forte appréciation de l'euro par rapport aux autres autres devises, notamment le dollar américain" qui a provoqué "un effet de conversion négatif de 8,8%", explique le groupe dans un communiqué.Il ne s'agit que d'un écart de conversion car "dans chacune de nos filiales, les produits et les charges correspondantes (coûts des denrées et frais de personnel) sont exprimés dans la même devise", précise Sodexho. Il n'en reste pas moins que cet écart de change conduit à une baisse notable du chiffre d'affaires, qualifiée de "forte déception" par les analystes de Fideuram Wargny, qui attendaient un chiffre d'affaires de 6,325 milliards d'euros et une croissance organique semestrielle de 3,3% alors qu'elle plafonne à 2,9%.Certes, Sodexho a démarré de gros contrats avec les 55 sites des "Marines" aux Etats-Unis, dont il gère la restauration collective depuis le 1er octobre. Apparemment, ces contrats ne seront pas remis en question malgré la récente crise de francophobie aux Etats-Unis, suite au différend franco-américain sur la question irakienne. Sodexho précise même que des contrats supplémentaires vont être signés. "Les US Marines nous ont récemment assuré qu'ils étaient satisfaits de nos performances et qu'ils n'avaient aucune raison de mettre un terme à notre contrat", affirme le groupe dans son communiqué.Mais malgré ces contrats, Wargny se dit "déçu" sur les ventes en restauration collective de Sodexho aux Etats-Unis qui atteignent une croissance organique de 3,3% contre 4,3% attendus par la société de Bourse. A noter également selon l'analyste, "un recul significatif des ventes au Royaume-Uni de 4,4% (en croissance organique)" sur le semestre.Cependant, les chiffres sont meilleurs en Europe continentale, où "la croissance interne du chiffre d'affaires s'élève à 4,3%, dont 8,2% pour le segment santé", indique le groupe, qui explique cette croissance par quelques beaux contrats signés en Suède avec le comté de Stockholm et avec l'armée suédoise.Début février, lors de l'assemblée générale des actionnaires, le groupe avait prévu une croissance interne de 4% à 6% sur l'ensemble de l'exercice 2002-2003 (clos fin août 2003). Mais il semble que la croissance "sera proche de 4% ou moins", selon la directrice financière du groupe, Sian Herbert-Jones, citée par l'AFP. "La situation économique mondiale ne s'améliore pas en 2003" et ces dernières semaines la visibilité a encore diminué, a-t-elle expliqué, soulignant que les conséquences de la guerre en Irak ont commencé à se faire sentir sur le groupe. "Etant donné la position du gouvernement français, nous n'avons pas obtenu de contrats (de services aux troupes américaines,ndlr) à court terme au Moyen-Orient, où nous avons habituellement de bonnes parts de marché", a souligné Mme Herbert-Jones. En ce qui concerne les contrats pendant la période de reconstruction, "rien n'est défini", a-t-elle ajouté. Les prévisions de croissance interne devraient toutefois approcher les 5% en 2003 aux Etats-Unis, selon le directeur général du groupe en Amérique du Nord, Michel Landel, grâce à une forte activité dans le secteur de la santé, avec "des contrats d'une valeur de 300 millions de dollars dans les tuyaux". Le marché n'a pas tardé à sanctionner ces mauvaise nouvelles : après avoir perdu près de 10% dans la matinée, le titre accuse encore une baisse de 6,46%, à 19,69 euros, à la clôture.
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