France Télécom se redresse en Bourse grâce à ses perspectives

Les investisseurs ne savent pas sur quel pied danser. Du moins, ils semblent avoir eu du mal à appréhender le chiffre d'affaires annuel publié par France Télécom mercredi matin. Car, si dans la matinée l'action a perdu jusqu'à 3,4%, elle s'est peu à peu redressée epour terminer la journée sur un gain de 4,62%, à 24,48 euros.C'est que, passée la déception sur l'activité d'Orange et de la téléphonie fixe en 2002, le marché semble s'être dans un second temps attaché aux perspectives de l'opérateur. Or, dans ce domaine, le discours est relativement optimiste. Ainsi, "France Télécom verra son Ebitda [2002] largement supérieur au consensus, ou en tout cas largement supérieur au chiffre que nous avions exprimé de 14,5 milliards d'euros", a indiqué Michel Combes, le directeur financier, lors d'une conférence téléphonique. Et les "dépenses d'investissement seront inférieures aux prévisions du marché", peut-on lire dans le communiqué du groupe. Des indications jugées "très favorables" par un courtier qu'a contacté l'AFP.Des perspectives raisonnablesQuant à l'exercice qui vient de commencer, France Télécom, qui avait jusqu'ici tablé sur une croissance inférieure à 5%, s'est montré un peu plus précis en donnant une fourchette de prévision, de 3 à 5%. Bref, pour Fideuram-Wargny, le groupe a retrouvé une crédibilité en annonçant des "perspectives raisonnables".Le brusque revirement des investisseurs peut néanmoins surprendre car les prévisions, évoquées dans le communiqué de presse, ont été dévoilées en début de matinée. Mais à ce moment là, plusieurs observateurs s'étaient focalisés sur la déception créée par l'activité de l'an passé. Bref, des "investisseurs ont vendu en début de séance la nouvelle", comme le souligne un courtier.La croissance d'Orange ralentitCertes, l'opérateur historique français a publié un chiffre d'affaires global en hausse de 8,4%, conforme aux attentes du marché et à ses propres estimations (8-9%). Le groupe a ainsi réalisé des recettes globales de 46,63 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année. La hausse "correspond au développement des opérations à l'international dont les revenus progressent de 24,9 % avec, notamment, l'intégration depuis le 1er avril 2002 de l'opérateur polonais TP Group", indique France Télécom dans son communiqué.Toutefois, certaines branches n'ont pas été à la hauteur des attentes. A commencer par Orange, principale source de croissance du groupe. Ainsi, malgré un ralentissement de la chute du revenu moyen par client (ARPU) de 8% en 2001 à 3,8% en 2002, le chiffre d'affaires de 16,66 milliards d'euros a été jugé trop faible. "Le quatrième trimestre d'Orange est sur la mauvaise pente, montrant un ralentissement de la croissance", indiquait dans la matinée un trader parisien, cité par Reuters, au vu des 7,9% de hausse affichés sur les trois derniers mois.C'est en particulier la France qui a été mise en cause. Les ventes se chiffrent à 6,54 milliards d'euros, en hausse de 9,6 %, alors que par exemple Aurel Leven misait sur une progression de 12,8%, à 7,75 milliards.La téléphonie fixe sous pressionL'autre segment que les analystes souhaitaient regarder de près est la téléphonie fixe. Car elle est la principale source de cash-flow de France Télécom. Et là non plus, les chiffres n'ont pas vraiment été à la hauteur des attentes. Après la baisse de 7,1% sur neuf mois, les observateurs espéraient que l'opérateur parviendrait à limiter son recul au quatrième trimestre. Hélas pour eux, celui-ci s'est amplifié. France Télécom, dans son communiqué, n'a pas donné de chiffres pour le seul quatrième trimestre, mais les revenus annuels en baisse de 7,2%, à 13,73 milliards d'euros, montrent par déduction que l'activité s'est tassée de 7,6%, à 3,42 milliards d'euros, sur les trois derniers mois de l'année.Ainsi, la part de marché s'est établie à 80,9% fin décembre 2002, contre 82,7% en juin 2002 et 96,9% en décembre 2001. Par ailleurs, la part de marché de France Télécom pour le trafic longue distance (national et international) est demeurée quasiment stable, passant de 64,6% en décembre 2001 à 64,3% en décembre 2002.Pas de surprise dans les autres filialesLes chiffres des autres branches n'ont quant à eux réservé aucune mauvaise surprise. Déjà connue (voir ci-contre), la contribution de Wanadoo a progressé de 32,4%, à 1,93 milliard d'euros. "Cette forte croissance est générée pour l'essentiel par les services d'accès, qui représentent près de la moitié du chiffre d'affaires de Wanadoo en 2002, contre environ un tiers en 2001", a souligné l'opérateur. En un an, Wanadoo a gagné 2,5 millions d'abonnés et compte 8,5 millions de clients.Quant à Equant, la filiale de services aux entreprises, le chiffre d'affaires a baissé de 5,5%, confirmant le ralentissement du secteur. Mais à 2,97 milliards de dollars, il est légèrement supérieur aux 2,95 milliards visés par le groupe. Un chiffre qui s'est traduit par une inscription de 2,81 milliards d'euros dans les comptes de France Télécom.Les hésitations du marché, dont témoigne le parcours de l'action France Télécom, ont également été de mise au niveau des filiales. Ainsi, Equant, qui a cédé jusqu'à 6,8%, s'est envolé pour terminer sur un cours de 5,63 euros (+9,32%). Quant à Orange, la chute de 6% constatée en début de journée a fait place à un repli plus limité, de 3,35%, à 7,50 euros.
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