L'année 2002 aura été plutôt encourageante pour Eurotunnel. Après avoir publié un chiffre d'affaires 2002 en hausse de 2 % sur l'année précédente, l'exploitant du tunnel sous la Manche annonce un bénéfice net de 508 millions d'euros en 2002, alors que l'année 2001 s'était soldée par une perte de 188 millions. Le résultat d'exploitation est en progression de 3% à 326 millions d'euros.Eurotunnel réalise ainsi le premier résultat équilibré de son histoire, couvrant ses frais financiers par son cash-flow, a annoncé le groupe lundi. Une performance due à plusieurs facteurs : Eurotunnel a substantiellement réduit son endettement, a généré un bénéfice exceptionnel et a réduit ses charges d'intérêt de 54 millions d'euros.Tout d'abord, en 2002 Eurotunnel a maintenu ses charges d'exploitation au même niveau qu'en 2001, à taux de change constant. Ceci reflète la réussite du contrôle serré des coûts et de l'amélioration de la productivité, malgré l'augmentation significative de certaines charges externes, notamment les primes d'assurance et le coût des mesures de sécurité nécessaires pour empêcher les intrusions de clandestins sur le terminal français.Certes, en 2002, la société a dû dépenser 470 millions d'euros de frais financiers relatifs à sa dette de 9,6 milliards d'euros mais ces charges ont été, pour la première fois de son histoire, couvertes par le cash-flow. Compte tenu de ces charges de remboursement, la perte "sous jacente" du groupe Eurotunnel est de 144 millions d'euros, soit une amélioration de 68 millions par rapport à 2001. La bonne allure des comptes publiés par le groupe pour l'exercice écoulé tient aussi beaucoup à un bénéfice exceptionnel de 686 millions d'euros - contre 10 millions en 2001 - résultant d'opérations de rachat de ses dettes effectuées dans des conditions financières avantageuses. Eurotunnel précise que ces opérations de rachat vont se poursuivre mais sur des montants moins élevés. "Un minimum de 50 millions d'euros est d'ores et déjà assuré en termes de bénéfice exceptionnel pour 2003", a indiqué le directeur financier Roger Burge. Pour 2003, le groupe prévoit de maintenir son équilibre de trésorerie. Richard Shirrefs, directeur général du groupe, dont la nomination en avril 2001 avait rassuré la communauté financière, s'est montré confiant mais prudent. Fin janvier, lors de la publication du chiffre d'affaires, il avait commenté la hausse de celui-ci en soulignant que "des niveaux records de fiabilité et de ponctualité du service" avaient été atteints grâce à des "efforts continus pour apporter à nos clients la plus haute qualité de service". La stratégie de la société s'est en effet concentrée sur le développement du fret - + 1 % l'an passé - , la remise à niveau des tarifs et le redémarrage de la croissance du trafic passager, un objectif qui reste à atteindre. En 2003, Richard Shirrefs estime que "la faiblesse actuelle de l'environnement économique et le climat d'incertitude générale aux plans géopolitique, économique et financier vont probablement limiter notre capacité à augmenter les volumes et les prix moyens". Il a cependant indiqué que l'objectif du groupe est de "nous maintenir à l'équilibre de trésorerie, ce qui requiert une progression de notre trésorerie d'exploitation pour couvrir des charges d'intérêt plus élevées qu'en 2002, où une réduction non récurrente de 26 millions d'euros était intervenue."En tout cas, les investisseurs saluent les chiffres publiés par Eurotunnel. A la clôture, l'action gagne 1,92% à 0,53 euro, dans un marché en baisse.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:26

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