Recommander de vendre ? Jamais !

Et ça recommence ! Les analystes des grandes institutions de Wall Street avaient pourtant promis que l'optimisme béat, c'était terminé. Quand une entreprise introduite en Bourse n'inspirerait pas confiance, alors, on le dirait !Or, que s'est-il passé il y a quelques jours ? Un analyste de Bear Stearns a fait, sur Web cam, la pub pour I Payments, l'une des rares entreprise à vouloir solliciter les investisseurs actuellement. Avec un optimisme béat. Au point que la Securities & Exchange Commission s'est inquiétée de l'affaire. Et que Bear Stearns a dû promettre de ne pas recommencer. Ah oui, et jusqu'à quand ? Car recommander d'acheter est tellement plus facile que de conseiller de vendre... Selon des études, le nombre de recommandations à la vente a représenté, entre 1996 et 2000, 2 à 3% seulement des conseils. Certes, la proportion est montée à 10% d'un seul coup ces derniers mois. Et la plupart des recommandations à la vente viennent - quelle coïncidence - des banques impliquées dans l'accord global signé en avril dernier, visant précisément à régler le problème des conflits d'intérêt. Mais selon les professionnels, les entreprises n'ont pas changé d'attitude. Elles font toujours pression pour que les recommandations soient à l'achat, quitte à se venger si ce n'est pas le cas. Et une étude réalisée par un professeur de finance de Stanford, Harrison Hong, est encore plus alarmante : il a regardé la carrière des analystes entre 1996 et 2000. Et trouvé qu'au delà de la vérité - autrement dit, le fait qu'un analyste ait eu raison sur l'évolution d'une action, sur les résultats et les profits d'une entreprise - ce qui le faisait monter en grade dans son institution, c'était une constance de son optimisme, appréciée par dessus tout par les investisseurs clients de la banque. Ces derniers accordent plus de crédit à ce genre d'analystes, qui ont donc plus d'influence que les autres. Du coup, les entreprises candidates à une introduction en Bourse préfèrent faire appel à ces analystes... Il est donc clair qu'Eliott Spitzer, le procureur général de l'Etat de New York, a encore du pain sur la planche. Cela ne l'a pas empêché de parader le week-end dernier dans le rues de New York pour la fête de Porto Rico. Il faut dire qu'on lui prête l'intention de vouloir devenir gouverneur de l'Etat de New York - dans un premier temps.
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