Fort rebond de la consommation des Français en janvier

Par latribune.fr  |   |  431  mots
Effet soldes ou vraie reprise? On ne manquera pas de s'interroger sur le vif rebond de la consommation des ménages en produits manufacturés au mois de janvier. Avec une hausse mensuelle de 2%, le chiffre dépasse de loin le consensus des économistes calculé par Reuters, qui ne prévoyait qu'une hausse de 0,5%. Avec des dépenses s'élevant à 17,68 milliards d'euros, la consommation française atteint un niveau qui n'a été dépassé qu'une seule fois au cours des deux dernières années: c'était en octobre 2003. Du coup, sur un an, la consommation progresse de 2%. Evidemment, les soldes ont joué un rôle fondamental dans ce rebond. Les dépenses dans le secteur textile-cuir ont progressé de 9,2% sur un mois. De quoi compenser en partie les baisses de 8,6% et 1,2% enregistrée aux mois de novembre et décembre derniers. Mais cet effet soldes a également profité à d'autres secteurs, notamment les équipements du logement (mobilier, équipements de loisirs) dont les dépenses sont en hausse de 2,7% en janvier. En tout, la consommation dans le champ commerce (hors automobiles, équipements auto et produit de santé) progresse de 4,1% sur un mois. Ces chiffres ont d'ailleurs été confirmés par ceux fournis, également mardi, par le centre d'observation économique de la Chambre de commerce de Paris. Les ventes dans les grands magasins dans toute la France ont en effet progressé sur un mois en janvier de 3,5%, portant la hausse sur un an à 4,9%. Reste un point noir: l'automobile. Les dépenses dans ce secteur ont reculé de 4,5% en janvier 2004 par rapport à décembre 2003. Une nouvelle baisse qui efface le bref rebond de décembre (+2,6%) et porte le recul annuel à 3,2%. La consommation dans ce domaine d'activité était en janvier au plus bas depuis trois ans. Un élément qui doit évidemment relativiser la vigueur du rebond observé par ailleurs.Si, donc, l'année commence bien mieux que prévu, il convient de garder la tête froide. Car janvier apparaît surtout comme une correction. Novembre avait été cauchemardesque avec une baisse de 2,2% de la consommation sur un mois et l'Insee a révisé à la baisse son chiffre de décembre (stabilité contre une hausse de 0,2% annoncé précédemment). Il semble donc que les consommateurs aient simplement reporté leurs achats à la période des soldes. Si donc Laure Maillard, économiste chez CDC-Ixis, indique que cette bonne nouvelle devrait permettre de réviser sa prévision de croissance du premier trimestre à la hausse, elle rappelle que les fondamentaux économiques ne devraient pas inciter les consommateurs français à poursuivre sur leur lancée de janvier.