Le déficit de l'Etat continue de se creuser

La situation budgétaire de l'Etat s'est détériorée en novembre. Sur les onze premiers mois de l'année, le déficit s'est creusé de 6,5 milliards d'euros (+11%) par rapport à la même période de l'an dernier. Au ministère de l'Economie, on souligne néanmoins que cet écart est "conforme à celui attendu en fin de gestion". Selon le collectif budgétaire adopté en décembre, le déficit budgétaire 2003 devrait avoisiner les 56 milliards d'euros, soit une aggravation de 6,7 milliards d'euros par rapport au "trou" de 49,3 milliards d'euros en 2002.Le dérapage des finances publiques tient évidemment beaucoup aux moindres recettes enregistrées en cette année de faible croissance: la hausse du PIB en 2003 pourrait être inférieure à 0,5%. Ceci se traduit dans les chiffres puisque les recettes nettes du budget général enregistrent à fin novembre 2003 une baisse de 2,7% à 193,46 milliards d'euros.Ceci est dû en partie au repli des recettes non fiscales (-2,8 milliards d'euros d'un an sur l'autre) et à une augmentation des prélèvements sur recettes au profit de l'Union européenne ( +3,12 milliards). Du côté des recettes fiscales nettes, celles-ci apparaissent en progression de 0,2% soit 400 million d'euros. Ceci s'explique par des recettes de l'impôt sur le revenu qui s'affichent en hausse de 10% sur un an, et par des progressions des recettes liées à la TVA et la TIPP, de respectivement +1,3% et +1,4%. A l'inverse, les rentrées liées à l'impôt sur les sociétés souffrent: -7,9%. Les autres recettes fiscales nettes des remboursements et des dégrèvements apparaissent toujours en recul d'un an sur l'autre (-19,8 % fin novembre). Bercy explique cette évolution par des remboursements et dégrèvements plus élevés et plus précoces cette année.Dans le même temps, les dépenses du budget général ont progressé de 0,8% à 253,93 milliards d'euros. Le rythme de la hausse s'est ralenti par rapport à octobre (+1,3%). Pour Bercy, ce ralentissement était attendu. Les services du ministère de l'Economie précisent que "hors charge nette de la dette, le ralentissement des dépenses du budget général se confirme également : la progression sur un an n'est que de +1,0% fin novembre après +1,1% à la fin octobre et +1,2% à la fin septembre" et de conclure, "la maîtrise des dépenses est donc confirmée".C'est d'ailleurs sur ce postulat d'une maîtrise des dépenses qu'a été bâti le budget 2004. Celui-ci établit comme hypothèse que l'exercice qui vient de s'ouvrir s'achèvera sur un déficit des finances de l'Etat (hors collectivités locales et sécurité sociale) de 55,08 milliards d'euros. Avec en ligne de mire la promesse de ramener les déficits publics à environ 3,5% du PIB cette année, alors qu'ils devraient avoir dépassé les 4% en 2003. Les Français doutent des promesses de reprise Le moral des ménages s'est stabilisé à un faible niveau en décembre, demeurant à -30 selon la dernière enquête de l'Insee. Malgré les prévisions du gouvernement, les déclarations entendues ici ou là sur un rebond de l'économie française qui serait engagé, les Français n'y croient pas. Résultat, alors que la saison des soldes démarre, l'Insee relève que l'indice relatif à l'opportunité d'acheter s'est dégradé en décembre. Une frilosité qui peut s'expliquer par la perception que les Français ont du marché de l'emploi: les ménages sont sceptiques quant à une amélioration du chômage. Cette enquête ayant été réalisée avant la grande offensive du président de la République sur l'emploi, on ne sait pas si les Français ont depuis changé d'avis.
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