Les chercheurs démissionnent en masse

Rien n'y aura fait: en dépit des efforts de dernière minute du gouvernement pour amadouer les chercheurs, ces derniers ont mis a exécution leur menace de démission collective. Rassemblés à Paris en assemblée générale, les patrons de laboratoires ont voté massivement pour abandonner leurs responsabilités administratives.Selon Alain Trautmann, porte-parole du collectif "Sauvons la recherche", le vote à bulletin secret a ainsi débouché sur une large majorité en faveur de la démission, plus de 2.000 chercheurs (976 directeurs d'unités et 1.110 chefs d'équipes) ayant voté en ce sens.En ce qui concerne les principaux organismes de recherche que sont le CNRS, l'Inserm (recherche médicale) et l'Inra (recherche agronomique), la moitié des directeurs d'unités ont démissionné, a affirmé le porte-parole.Et ce n'est pas tout. Outre cette décision collective qui risque d'entraîner la paralysie progressive du fonctionnement administratif des unités de recherche, les scientifiques rassemblés à l'Hôtel de Ville de Paris ont voté le principe de l'organisation de leurs propres états généraux de la recherche. "C'est un chantier pour nous très important pour faire aboutir nos recommandations", a souligné Alain Trautmann. Avec cette décision, les chercheurs en colère rejettent le projet du gouvernement d'organiser des états généraux officiels. Le président et le vice-président de l'Académie des Sciences, les professeurs Etienne-Emile Baulieu et Edouard Brézin, qui ont entrepris une médiation, ont prévu de monter un Conseil national pour l'avenir de la recherche scientifique, qui aura notamment pour mission d'organiser de telles assises. Mais les chercheurs, qui ne sont pas d'accord avec le gouvernement sur l'organisation de ces états généraux, préfèrent donc agir de leur côté.Ces différentes initiatives témoignent de la détermination des chercheurs à poursuivre leur mouvement sans se laisser séduire par les initiatives du gouvernement. Pour tenter de désamorcer la crise, ce dernier vient d'annoncer qu'il s'engageait à consacrer trois milliards d'euros à la recherche d'ici à 2007. En outre, le gouvernement a annoncé la création d'une Agence nationale pour la science, chargée de financer les meilleurs projets de recherche. Spectaculaires, ces propositions ont été reçues avec scepticisme par les chercheurs qui préféreraient des crédits immédiats pour rétablir les postes supprimés, plutôt que des promesses à moyen terme (lire ci-contre).
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