Dégradation du moral des Français en février

L'embellie constatée en janvier aura été de courte durée. Le moral des Français s'est légèrement tassé en février: l'indicateur mesurant leur sentiment à l'égard de la conjoncture et de son évolution a reculé d'un point pour tomber à -23. Si pour l'essentiel, l'enquête de février ne diffère que marginalement de l'étude menée en janvier, on peut tout de même relever deux changements nets.Le premier concerne les intentions d'achats des ménages. Celles-ci reculent sensiblement après la forte augmentation observée en janvier. Pour Philippe Waechter, chef économiste de Banque Populaires Asset Management, "il faut sans doute y voir une correction après l'enthousiasme des soldes" du premier mois de l'année. Une première traduction de cette frilosité des consommateurs a été observée hier avec la diffusion des chiffres des ventes de voitures neuves particulières en France. Elles ont reculé de 2,7% en février, portant le repli depuis le début de l'année à 5,3%. Le deuxième enseignement de cette enquête, c'est que les Français ne partagent pas la vision optimiste du gouvernement sur l'évolution du marché de l'emploi. Alors que samedi le Premier ministre promettait en campagne électorale que "l'année 2004 verra de manière forte la baisse du chômage", les ménages considèrent à l'inverse que les perspectives d'évolution du chômage se sont fortement dégradées.Certes, les Français ont été interrogés avant la publication vendredi de chiffres faisant état d'une baisse de 0,1 point du taux de chômage à 9,6% et on peut penser que cette annonce pourrait quelque peu influencer leur état d'esprit. Ceci étant, le mieux enregistré en janvier sur le front du chômage est essentiellement dû à la réforme des filières d'indemnisation. En janvier, 180.000 personnes ont perdu leurs droits aux allocations Assedic et une partie d'entre elles, découragées, n'a sans doute pas rempli les formulaires nécessaires à leur inscription dans les fichiers de l'ANPE. Dans ces conditions, la baisse en trompe l'oeil des statistiques du chômage pourrait n'avoir qu'un effet très modéré sur les prochaines enquêtes auprès des ménages.
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