Raffarin se défend de mener une politique de rigueur

Alors même que la France a engagé sa parole sur la réduction des déficits publics avec un objectif de revenir sous les 3% du PIB en 2005, Jean-Pierre Raffarin n'entend pas apparaître comme le Premier ministre de la rigueur. Invité ce matin de France Inter, le locataire de Matignon s'est défendu de mener une "politique de rigueur", affirmant avoir "une politique de bonne gestion rigoureuse". "L'idée de rigueur voudrait dire qu'on ferait porter ces efforts sur les Français, je veux que ces efforts portent sur l'appareil d'Etat", a expliqué le Premier ministre. Lors de l'envoi, en fin de semaine dernière, de la lettre de cadrage pour la loi de Finances 2005, Jean-Pierre Raffarin n'avait pas fait mystère des efforts que devront accomplir les ministères. Au total, en raison des engagements déjà pris et de la légère hausse des crédits autorisées, ce sont environ 7 milliards d'euros d'économie qu'il va falloir dégager."Ces économies, il faut qu'elles puissent servir à la qualité du service public et aujourd'hui c'est vrai que je vois beaucoup de dépenses qui nécessiteraient une sorte de chasse au gaspillage moderne, comme on disait autrefois, 'la chasse au gaspi' ", a relevé le Premier ministre qui a également cité comme exemples "de faire en sorte que les communications inter-administrations passent par Internet" et "l'utilisation des logiciels libres", jugeant qu'il y a "plus de 100 millions d'euros à économiser". Cette "chasse au gaspi" provoque néanmoins certaines tensions au sein du gouvernement. Certains ministres - à la Défense ou à l'Intérieur - se sont clairement opposés aux choix de Bercy. Ces frictions sont considérées comme naturelles par Jean-Pierre Raffarin qui rappelle que ce sera à lui de trancher les désaccords. "Il y a accord sur 70% des cas à peu près. Ne remonte (donc) au Premier ministre qu'un petit tiers des dossiers qui est arbitré. C'est ce que je ferai avec fermeté de manière à ce que soit décidé le bon usage de l'argent des Français", a-t-il martelé. Pour régler ces questions budgétaires, Jean-Pierre Raffarin pourra compter sur un coup de pouce de la conjoncture. Le Premier ministre s'est montré très confiant en relevant que la croissance est actuellement sur un rythme de "plus de 2%". "Les Français sentent la croissance à peu près six mois après que nous la voyons dans les chiffres, c'est pour le second semestre 2004 que les Français verront ces résultats, mais la croissance est là, la reprise est là, l'emploi repart", s'est-il félicité. "Il faut que cette croissance profite aux Français, pas à la dépense : donc il faut faire des économies". Par ailleurs, le chef du gouvernement a réaffirmé sa volonté "d'assouplir" la loi sur les 35 heures, qui est "une mauvaise loi", en privilégiant "le dialogue social, branche par branche". Cet assouplissement serait l'occasion pour le gouvernement de revenir en partie sur les allégements de charges consentis aux entreprises, ce qui aurait l'avantage de générer de... nouvelles économies (lire ci-contre).
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