Les Français retrouvent un timide sourire

Très déprimés en fin d'année 2003, les Français affichent un meilleur moral en ce début 2004. L'indicateur résumant l'opinion des ménages sur la situation économique a progressé de 3 points en janvier, a indiqué l'Insee, qui précise avoir modifié sa méthodologie. Cette modification doit permettre à l'indice d'être harmonisé avec les enquêtes européennes. Ainsi, pour le mois de décembre, l'indicateur affiche à présent une valeur de -25, contre -30 annoncés il y a un mois. Pour le mois de janvier 2004, le solde est de -22. Sans doute convaincus que la France finira par profiter de la bonne orientation de l'économie mondiale, les ménages abordent donc l'année qui s'ouvre dans de meilleures dispositions. L'Insee observe que "le solde d'opinion relatif au niveau de vie passé en France reste stable tandis que celui relatif au niveau de vie à venir s'améliore". Résultat, le solde d'opinion relatif à l'opportunité d'acheter s'inscrit en progrès. Cette enquête permet donc d'espérer que les Français continueront à soutenir la croissance par leur consommation. Cette situation ne pourra cependant être pérenne sans embellie sur le marché de l'emploi. De ce point de vue, les ménages considèrent que l'évolution du chômage "s'améliore nettement". Ce sentiment, qui pour l'instant n'est pas vérifié sur le terrain des statistiques puisque le taux de chômage a augmenté de 0,1 point en décembre à 9,7%, traduit peut-être l'effet des discours volontaristes des pouvoirs publics sur les questions d'emploi. Cependant, il y a un risque que les attentes des ménages soient déçues (lire ci-contre) d'autant que dans les entreprises du secteur industriel, rien ne semble militer en faveur d'un mouvement massif d'embauches. Dans son enquête trimestrielle de conjoncture auprès des patrons de l'industrie, l'Insee relève que le redressement de la conjoncture dans ce secteur s'est bien poursuivi au cours des trois derniers mois de 2003 mais à un rythme moins soutenu qu'auparavant. Pour les mois qui viennent, les patrons interrogés anticipent une légère progression de la demande globale, essentiellement due au marché domestique, puisque selon eux le rythme de la demande étrangère va se stabiliser. Résultat, comme la proportion de chefs d'entreprises confrontés à des goulots de production a peu évolué au quatrième trimestre de 2003 et demeure inférieure à son niveau de long terme, il y a fort à parier que l'emploi dans l'industrie ne connaîtra pas de rebond dans les prochains mois.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.