Croissance et dette françaises pour 2003 revues à la hausse

La croissance française pour 2003 ressort finalement à 0,5%, au lieu de 0,2% annoncé précédemment. Cette révision à la hausse, due à une révision des chiffres du PIB pour le premier trimestre mais aussi pour les deux derniers trimestres, n'a cependant rien de glorieux puisqu'elle ne dément pas le net ralentissement de l'activité dont a souffert la France l'année dernière. Après une croissance molle en 2002 avec une progression du PIB de seulement 1,2%, la deuxième économie de la zone euro a fait quasiment du surplace et signé sa plus mauvaise performance depuis 1993, alors même que dans ses prévisions de croissance initiales, le gouvernement pariait sur une croissance de 2,5%. Les grands enseignements de l'exercice écoulé tiennent en peu de mots. D'une part, la consommation effective (qui comprend les dépenses des ménages et celles des administrations) reste le principal moteur de la croissance française malgré des signes de ralentissement. Le commerce extérieur, encore plus qu'en 2002, contribue négativement à la croissance en raison d'une très nette chute des exportations. L'appréciation de l'euro, le manque de compétitivité des entreprises françaises sur les marchés asiatiques et la faiblesse de notre premier partenaire commercial, à savoir l'Allemagne (lire ci-contre), sont autant de facteurs pouvant expliquer ce phénomène. Enfin, il est à noter que les investissements des entreprises sont à nouveau en recul sur l'année. Cependant, une certaine reprise a été observée sur la fin de l'exercice, traduisant les effets de l'amélioration de la conjoncture au second semestre.Les révisions de l'Insee conduisent mécaniquement à revoir en hausse, "l'acquis de croissance" pour 2004 (ce que serait de toute façon la croissance moyenne annuelle cette année, calculée si le PIB n'augmentait ni ne diminuait entre janvier et décembre). Il passe de 0,45% à 0,75%, a indiqué Michel Devilliers, le responsable de la conjoncture de l'Institut. Ceci rend tout à fait crédible l'hypthèse du gouvernement selon laquelle le PIB progresserait cette année de 1,7%. Michel Devilliers tempère toutefois en soulignant que les prix du pétrole, en se maintenant à des niveaux élevés - ce dont le G7 s'est inquiété ce week-end à Washington - font plutôt peser actuellement un risque de baisse sur ces prévisions, car ils pourraient entraîner de moindres dépenses de consommation des ménages et d'investissement des entreprises. Malgré la révision à la hausse de la croissance, le déficit public de la France demeure inchangé à 4,1% du PIB, soit très largement au-dessus du maximum de 3% toléré par le Pacte de stabilité et de croissance. En 2003, le déficit de l'Etat a atteint 61,6 milliards d'euros, c'est à dire un peu moins que les 61,8 milliards annoncés en mars, l'excédent des "organismes divers d'administration centrale" (ODAC) a atteint 6,5 milliards d'euros au lieu de 6,1 milliards d'euros et celui des collectivités locales 1,7 milliard d'euros (au lieu de 1,6 milliard). Mais l'aggravation supérieure aux attentes des comptes sociaux a annulé les effets positifs de la croissance supplémentaire enregistrée. Le déficit des administrations de Sécurité sociale a été en effet de 11,1 milliards d'euros contre 9,4 milliards précédemment annoncés. La dette publique rapportée au PIB, suite à un retraitement comptable, est encore pire que prévu. On savait déjà qu'elle avait franchi pour la première fois l'autre limite du Pacte, 60% du PIB. Elle atteint désormais 63,7% du PIB, au lieu de 63% annoncé en mars. Le taux de prélèvements obligatoires est stable à 43,8% du PIB, alors qu'il avait baissé en 2000, 2001 et 2002.
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